Verra-t-on la fin des faramineux salaires versés aux recrues?
Dans le cadre des négociations entourant la nouvelle la convention collective avec les joueurs, la NFL a proposé un nouveau système de rémunération des recrues qui pourrait être en vigueur dès le prochain repêchage.
La proposition de la NFL assignerait en effet un salaire fixe prédéterminé en fonction du rang au repêchage; une partie substantielle des économies ainsi réalisées serait redirigée au profit des joueurs retraités. Quelle excellente idée! Mais fait intéressant, l’association des joueurs (NFLPA) aurait fait une contre-proposition qui, elle aussi, s’appliquerait dès 2010. La NLFPA suggère de limiter les contrats de recrues à trois ans mais exige de lier tout ça à une prolongation de deux ans du contrat de travail actuel. Dans les deux cas, on éviterait des fiascos à la JaMarcus Russell, Ryan Leaf et Alex Smith qui ont coûté des dizaines millions en salaire et en espace salarial avant même que ceux-ci n’aient joué un seul match chez les pros. Les choix du Top 10 retrouveraient leur valeur au lieu d’être de véritables fardeaux économiques pour les mauvaises équipes de la ligue. Et évidemment, l’autre portion des sommes économisées iraient au profit des joueurs déjà établis.
Voilà une belle démonstration de solidarité intergénérationnelle. C’est quand même ironique que le sport professionnel le plus populaire au pays du libéralisme économique soit organisé selon des règles qui auraient fait plaisir à Karl Marx.
Le fait que les joueurs soient prêts à prolonger la convention collective actuelle est révélateur car il écarte la possibilité d’une saison 2010 sans plafond salarial. Un tel scénario faisait pourtant saliver la majorité des joueurs, dans un univers où les Redskins et les Cowboys signeraient des vedettes pour des salaires de 100 M$ par saison. Ils ont toutefois rapidement déchanté : une «uncapped year» limiterait aussi les possibilités d’autonomie des joueurs et éliminerait au surplus le fameux plancher salarial, qui se situe actuellement à 84% du plafond (134 M$). Plusieurs clubs - comme les Bucs, les Bills ou les Jags - en aurait assurément profité pour sabrer dans la masse salariale, ne serait-ce que pour un an.
La NFLPA ne semble vraiment pas avoir le gros bout du bâton dans ces négociations et cette contre-offre en est la preuve. Les proprios sont disposés à prendre des risques pour restructurer en profondeur le système de rémunération des joueurs (l’année sans plafond salarial en est un), et ils sont prêts à toute éventualité.
En espérant qu’on évitera un lockout, on en mourrait d’ennui…
Source: PFT