C'était hier le lancement à la Cantine de Tweest, outil permettant d'apercevoir d'un coup d'œil les comptes Twitter des politiques (et de journalistes, mais ça retient bizarrement moins l'attention). Ce soir-là, Nathalie Kosciusko-Morizet a explosé en plein vol devant des dizaines de tweeteurs compulsifs. Ouille.
Étaient invités pour parler de l'utilisation de Twitter par les politiques (en lien, le Twitter) :
- Sandrine Bélier, eurodéputée Europe Écologie,
- Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique,
- Lionel Tardy, Député 2ème circonscription Haute-Savoie,
- Dominique Paillé dit "Dodo" de "Frédo et Dodo" (© Le Petit Journal Actu), porte-parole de l'UMP,
- Benoît Hamon, porte-parole du PS,
- Alain Dolium, dit "Valium", tête de liste Modem en Île-de-France
Tout ce petit monde-là a expliqué poliment comment il utilisait Twitter au quotidien, si c'était des assistants ou non, etc. Puis sont venues les questions de la salle. Grosse concentration de geeks, ou du moins de personnes sensibilisées à mort sur les questions de libertés numériques. Résultat, une question sur la Loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, de son petit nom Lopsi, héritière de la déjà moribonde Hadopi.
Et là, c'est le drame.
Oh, de mon côté, je ne m'attendais pas à ce que NKM prenne la défense de la veuve et l'orphelin des libertés numériques telles que conçues par la Quadrature du Net. Elle a commencé à tenter de botter en touche, annonçant un article plus précis qu'un tweet de 140 signes. On n'en attendait pas moins. Puis, poussée dans ses retranchement, surtout par Sandrine Bélier (applaudie), elle finit par sortir les gros arguments qui tâchent : il faut filtrer le net pour éviter la pédopornographie, invoquer la neutralité du réseau est un point Godwin des débats sur Lopsi et Internet en général, etc., etc. Autant vous dire que ces propos, alliés à une propension à monopoliser le micro voire à l'arracher des mains, a fortement déplu à toute l'assistance.
Derrière les intervenants, un mur affichait les tweets hashtagués #tweest. Effet dévastateur tant on pouvait voir que quasiment personne ne soutenait NKM. Les derniers à avoir encore des doutes se sont faits un avis définitif le mercredi 13 janvier, à la Cantine. Après avoir perdu les écolos, NKM a perdu les geeks. Le physique et les minauderies ne font pas tout, à un moment, il faut prendre position.
À lire ailleurs :
- le pearltrees des tweets de la soirée
- NKM fait son coming out pro-Loppsi pour le lancement du Tweest
Sur mon blog :
- Nathalie Kosciusko-Morizet se fout de la gueule du monde, ou ma réaction à son départ de l'écologie pour le numérique malgré ses assurances en écologie,
- Le Monde cire les pompes bio, ou quand Le Monde fait une biographie archi lèche-bottes et vante le côté super-écolo d'une secrétaire d'État qui s'est cassé même pas une semaine après,
- L'écologie, de gauche ET de droite ?, ou ma réaction à un débat entre Bruno Rebelle (alors soutien de Ségolène Royal) et NKM sur l'écologie.