faculté de Perpignan, l’auteur de ce crime a été jugé irresponsable par l’expert psychiatrique qui l’a visité. De ce fait l’étudiant chinois devrait être placé d’office en établissement spécialisé. Un collège d’experts confirmera ou infirmera l »abolition de discernement » diagnostiquée à la demande du Procureur de la République. C’est ce diagnostic qui a permis la levée de la garde à vue de cet étudiant.
C’est ainsi selon la Loi française qu’un assassin dément peut échapper à la justice. Se voir enfermé en milieu spécialisé où le traitement n’aura rien à voir avec celui subi par d’autres criminels qui, eux, auront été considérés responsables de leurs actes. Il y a une énorme faiblesse pour ce qui concerne ce genre d’affaires en France. Jusqu’où peut-on porter crédit à des « experts » en cas de meurtre? Quels critères permettent de juger qu’untel ou tel autre ne peut répondre de ses actes devant la justice des citoyens?
Quoi qu’il en soit, la Loi française est ainsi faite qu’elle offre à un dément la possibilité d’échapper totalement à la justice. L’étudiant Ye Quing âgé de 26 ans devra suivre un traitement adapté à sa condition. Pour une durée qui sera déterminée par les experts psychiatriques. Ensuite, dans quelques années, il pourra ressortir totalement libre de ses faits et gestes et éventuellement…recommencer.
Le débat a déjà été ouvert à plusieurs reprises mais visiblement aucune solution n’a à ce jour été apportée. C’est un peu comme la récidive. Il est quasiment certain qu’il sera soumis à un suivi thérapeutique pendant des années mais il sera libre.
La question qui se pose est de savoir ce que l’on doit faire de ces individus qui ne sont pas responsables de leurs actes. D’autant qu’en ce cas, le meurtre d’une femme de 49 ans et les blessures de trois autres personnes auraient pu, auraient dû être évités. En effet, cet étudiant se distinguait par son comportement et avait déjà fait l’objet d’un suivi psychiatrique. Pourtant, il continuait à user d’une liberté totale qui aura été fatale à sa victime. Comment a-t-on pu laisser libre de tous mouvements un individu qui avait déjà fait parler de lui? Des témoignages recueillis, il ressort qu’il faisait peur. Une fois encore, il aura fallu attendre l’acte irrémédiable pour mettre -momentanément- un terme aux agissements d’un agresseur.
Il est sans doute temps non seulement d’ouvrir le débat mais de prendre définitivement position afin d’éviter de nouvelles agressions. Une fois de plus, il faudrait peut-être penser plus aux victimes qu’à leur tortionnaire et cesser de se voiler la face. Considérer qu’un meurtrier n’est pas mentalement responsable c’est quelque part aujourd’hui se voiler la face devant l’incurie des décideurs.