Il est normal que des personnes payant leurs impôts locaux, participant à la vie associative, ayant leurs enfants scolarisés, contribuant à la vitalité économique, sociale et souvent politique d'une commune, d'un département ou d'une région, participent au choix des élus qui présideront aux destinées des collectivités qu'ils habitent. Éric Besson (pour une fois) avait raison d'assurer que d'ici dix ans, les étrangers — à certaines conditions — devront pouvoir participer aux scrutins locaux. L'ancien responsable socialiste devenu responsable de l'UMP s'est souvenu de ses engagements anté-sarkoziens.
Martine Aubry a donc le vent en poupe. Elle est dans l'air du temps. Sans fioriture, sans esbroufe, sans maquillage excessif, elle creuse son sillon et occupe de plus en plus de place dans le débat politique et non dans le décor politicien. Sans équipe de « com », sans prompteur, sans conseiller théâtral ou artistique, elle avance à petits pas mais ce sont des pas qui comptent.
Sa proposition de loi n'a aucune chance d'être adoptée mais elle sera débattue. Et puis, il faut en finir avec cette attaque permanente sur le thème : « quand la Gauche le pouvait, elle ne l'a pas fait. » Pourquoi ? Pour une raison simple. Il fallait changer la Constitution. Pour ce faire, il y avait deux moyens : le référendum ou le vote du congrès. A l'époque, la majorité des Français était contre. Restait la réunion du Congrès où la Gauche n'aurait pas bénéficié des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Voilà pourquoi la Gauche n'a pas pu réaliser son souhait.