Ce n’est pas parce que les temps sont fort difficiles et même épouvantablement tristes lorsqu’on pense au dernier malheur qui vient de frapper les Haïtiens qu’il faudrait pour autant rater une occasion de se moquer… Toute ressemblance avec un personnage existant est absolument non fortuite. Le nom de ce fossile de la famille des dinosaures - redoutable prédateur ancêtre des crocodiles - suscitant bien évidemment le rappro-chement. L’info, lue dans Le Monde du 26 décembre 2009 Du Niger à Paris, la résurrection de l’empereur des crocodiles ne m’avait certes pas échappé mais je manquai alors de temps pour m’y attarder.
Je n’en ai guère plus aujourd’hui mais travaillant beaucoup à dépouiller force articles qui m’intéressent j’ai sans doute besoin d’un peu de délassement et un article de 20 minutes vient réveiller ma fibre moqueuse Sarcosuchus, nouvel imperator du Muséum. Bien évidemment sa taille - 11 mètres de long – devrait éliminer toute comparaison. Mais je ne peux m’empêcher de trouver quelque ressemblance dans le squelette, surtout au niveau de la tête. Vous y ajoutez qu’il est plutôt court sur pattes…
J’imagine bien les petites dents acérées de notre “imperator” y prendre place. Souhaitons qu’il n’atteigne pas la même longévité potentielle : plus de cent ans ! Et toutes ses dents ? mais cette perspective est néanmoins battue en brèche par les habitudes des dinosaures : «ils n’arrêtaient pas de se bouffer entre eux; l’espérance de vie était donc assez limitée à l’époque»…
Ouf ! Mais croyez-vous qu’il y ait vraiment beaucoup de différences entre cet hier si lointain – 110 millions d’années - et aujourd’hui ? Les mœurs politicardes n’ayant absolument pas évolué. Devra-t-on en appeler aux mânes de Darwin ? Même si l’on parle plus volontiers aujourd’hui de “panier de crabes” pour décrire les mœurs politiques.
Toujours est-il qu’il devrait sa grande taille aux conditions climatiques et géographiques de cette période : «Sur cet immense continent, la végétation était luxuriante, avec de gigantesques lacs autour desquels la faune et la flore étaient abondantes, et il régnait une chaleur intense, de l’ordre de 35 °C en moyenne»…
On a peine à y croire aujourd’hui puisqu’il a été retrouvé – à l’occasion d’une prospection pour trouver de l’uranium léger – à Gadoufaoua au Niger dans le désert du Ténéré, une des régions les plus sèche du monde qui devait être alors «une immense zone de marais et de bas-fonds» où proliféraient alors dans un climat de serre des proliféraient des bestioles gigantesques, dont des crocodiles piscivores et des dinosaures».
Leur extinction aurait été due à des invasions de l’océan «d’une puissance et d’une hauteur que nous avons beaucoup de peine à imaginer aujourd’hui» et «lors de ces invasions tout ce qui vit dans l’eau douce périt asphyxié et noyé. On a découvert ainsi des milliers de fossiles de poissons qui forment une couche d’à peu près 1 mètre d’épaisseur : c’est la trace de l’un de ces cataclysmes brutaux».
Par chance pour les paléontologues les animaux noyés sont tombés au fond de l’eau dans la vase. Leur cadavre s’est décomposé mais les ossements ont été recouvert par la sédimentation «qui a donné naissance à un grès au grain fin, dans lequel les restes sont préservés magnifiquement. “Ce sont des grès très compacts, une couche fossilifère de plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur et une fossilisation d’une qualité exceptionnelle “.
Seconde chance, «la zone est devenue désertique, parcourue par des vents de sable. Ceux-ci dégagent les parties de grès les plus dures, les ossements fossilisés. Le détail est d’importance, car il a permis la découverte»…
Le squelette du sarcosuchus imperator est visible à la Galerie de paléontologie du Muséum national d’histoire naturelle,2, rue Buffon, Paris-5e. Mo Gare-d’Austerlitz. Tél. : 01-40-79-56-01. www.mnhn.fr (entrée plein tarif 7 euros).
Quant à l’autre spécimen, toujours bien vivant mais non moins redoutable, je ne pense pas que l’on puisse l’aborder aussi facilement. Il vit dans une sorte de bunker que l’on ne visite qu’une fois par an lors de la “journée du patrimoine”, situé au 88 Faubourg Saint-Honoré et appelé Palais de l’Elysée dont il ne sort jamais qu’entouré d’au moins 500 policiers.