C’est franc et massif de quelque façon qu’on leur présente la chose : 63 % refusaient que l’on relevât l’âge de départ à la retraite et 66 % une augmentation de la durée de cotisation. Mieux : ils étaient encore plus nombreux – 90 % ! – à refuser une diminution du montant des pensions de retraite. 66 % refusant par ailleurs que l’on revint sur le principe des deux ans de cotisation par enfant élevé accordés aux mères de familles.
Je doute qu’ils aient changé d’avis aujourd’hui. Mais il bien évident que le pouvoir qui impose ses réformes au pas de charge et sans tenir nul compte des desiderata de la population fasse droit au souhait de plus de 80 % des sondés qui réclamaient alors un référendum sur les retraites… Nous ne saurions oublier que la Sarkozie est une quasi dictature.
Or donc, je lis dans Le Monde d’hier que le gouvernement privilégie l’allongement de la durée du travail. Pensée unique : la seule solution possible. C’est toujours le même lait d’beu lorsqu’il s’agit d’appliquer les recettes magiques de l’ultralibéralisme. Perso, c’est bien toute cette clique de parasites aussi inutiles que trop payés que je mettrais immédiatement au rancart. Sans droit aux alloc de chomdu ni retraite. Oust ! Bon vent. Du balai. Bon débarras. La France ne s’en porterait que mieux.
Je lis dans un autre article du Monde du 10 janvier 2010 Retraites : le gouvernement privilégie l’allongement de la durée du travail que le gouvernement envisage comme contrepartie à la réforme des retraites la question des métiers pénibles et autres “carrières longues” (pour les salariés ayant commencé à travailler entre 14 et 16 ans)…
Faudrait-y être con et avoir peu de mémoire pour croire pareille promesse ! Ce fut déjà le cas de la réforme Fillon en 2003. La “der des der” promettait-il la main sur le cœur – mais plutôt sur son porte-feuille. Il se servit de cette disposition comme torche-cul en 2008. Au grand dam de François Chérèque (CFDT) grand avaleur de couleuvres de cet acabit.
Xavier Darcos qui est l’archétype parfait de l’imbécile campé sur ses positions et absolument incapable de réfléchir à ce qui n’entre pas dans ses vues oublie un fait pourtant têtu : les entreprises ne veulent absolument ni conserver ni a posteriori embaucher les seniors… Le fait est qu’à l’âge légal de la retraite – 60 ans aujourd’hui – ils sont 60 % à ne plus travailler. Il s’en tire avec une pirouette aussi lamentable que ridicule : «Le gouvernement mise sur la pression exercée sur les entreprises pour des plans d’action “seniors” sous peine de sanction financière». Tu parles ! Nul besoin d’être grand clerc pour savoir qu’elles préféreront encore payer une amende…
Il reste que le déséquilibre financier des régimes de retraite doit beaucoup d’une part aux exonérations de charges sociales qui ne sont pas compensées par l’Etat nonobstant les promesses de régularisation d’Eric Woerth en août 2007 et sans doute plus encore aux délocalisations massives et à la désindustrialisation. On ne saurait perdre autant d’emplois qualifiés sans incidence sur l’équilibre des régimes de protection sociale.
Cela n’est pas près de s’améliorer. On le voit tout récemment avec la nouvelle délocalisation de la fabrication des Clio… Finalement, Carlos Ghosn se conduit en pur “bandit manchot” : après avoir accepté sans barguigner les dizaines de milliards de l’aide de l’Etat versés dans le cadre plan de relance de l’économie, il nous la joue façon «Prends l’oseille et tire-toi» !
Je ne vois guère qu’une solution au problème des retraites : tuer les vieux à la naissance !