C'est en tout cas le discours officiel. C'est pour ça qu'il a convoqué Carlos Ghosn à l'Elysée pour lui expliquer qu'il ne faut pas délocaliser la production de la Clio 4 en Turquie. Ne nous y trompons, c'est avant tout de l'affichage car l'état a injecté plusieurs milliards chez Renault l'année dernière. En ces temps de crise et de chômage, Sarkozy ne peut pas donner l'impression de l'inaction alors qu'il passe tant de temps à donner l'illusion de l'hyper-activité.
Que va-t-il ressortir de cette entrevue ? RIEN.
Carlos Ghosn va donner des assurances de façade au gouvernement en prétendant que la délocalisation n'est que partielle et qu'une partie sera toujours construite en France. C'est vrai, mais c'était déjà le cas hier. Il va aussi avancer que l'usine qui fabriquer la Clio 3 sera dédiée à la nouvelle voiture électrique du constructeur. C'est exact, mais cela ne nécessitera pas le même nombre d'ouvriers car les volumes sont bien moindres.
Pour être très franc, Renault va juste profiter de la crise pour délocaliser sans craindre les foudres de l'état (pourtant actionnaire à hauteur de 15 %). Le gouvernement va donc faire semblant de se fâcher pour les médias et l'électorat et Renault va donner l'illusion de lâcher du lest sans bouger d'un iota. Le scénario est bien rôdé. On l'a vu à l'oeuvre avec les banques ou les paradis fiscaux.
Sinon, sur le fonds, quand Renault fabrique ses voitures en Turquie ou dans un autre pays à bas coûts de main d'oeuvre, est-ce qu'on paie nos voitures moins chères ? Non ?
Devinez où va l'argent ?
En attendant, le tremblement de terre en Haïti tombe à pic pour qu'on évite de trop parler de cette délocalisation des Clio en Turquie. Nos médias vont nous abreuver jusqu'à plus soif d'images émouvantes de ce pays parmi les plus pauvres de la planète.
Dominik