NULLE POÉSIE
Nulle poésie à vivre là.
Vous êtes ces pierres mêmes, ces bruits ceux de vos esprits.
Les ferraillants tramways grondeurs et les rues qui mènent
Au bar de vos rêves où le désespoir siège
Ne sont que rues et tramways : la poésie est ailleurs.
Cinémas et boutiques une fois abandonnés
On les regrette. Puis plus. Étrangement hostiles
Semblent les nouveaux points de repère marquant ici et maintenant.
Mais allez du côté de la Nouvelle-Zélande et des Pôles,
Ces pierres s'aviveront, ce bruit sera chant,
Le tramway bercera l'enfant qui dort
Et aussi celui qui court toujours, dont vogue la nef
Mais qui jamais ne peut retourner au pays qui doit rapporter
À Illion d'étranges et sauvages trophées.
Malcom Lowry, Poèmes, traduction par Jean Follain, dans Les lettres nouvelles,
"Malcom Lowry", n° 5, Julliard, 1960, p. 93.
There is no poetry when you
live there.
Those stones are yours, those noises are your mind,
The forging thunderous trams and streets that bind
You to the dreamed-of bar where sits despair
Are trams and streets: poetry is otherwhere.
The cinema fronts and shops once left behind
And mourned, are mourned no more. Strangely unkind
Seem all new landmarks of the now and here.
But move you toward New Zealand or the Pole,
Those stones will blossom and the noises sing,
And trams will wheedle to the sleeping child
That never rests, whose ship will always roll,
That never can come home, but yet must bring
Strange trophies back to Ilium, and wild!
Contribution de Tristan Hordé
Malcolm Lowry dans Poezibao :
bio-bibliographie,
extrait 1, extrait 2
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