Seul (un joueur gagne à une loterie un billet pour un pays imaginaire) ou à plusieurs, (une femme décide de quitter sa ville mais visiblement, tout le monde a eu la même idée au même moment, ce qui provoque l'échec de sa tentative) des êtres anonymes rêvent d'ailleurs. A tel point que l'auteur a imaginé une situation dans laquelle le monde serait paralysé par une volonté d'évasion universelle et simultanée, saturant alors tous les moyens de transports. « Pourquoi tout le monde n’aurait-il pas envie de prendre la tangente le même jour ? Pour moi, c’est une façon de parler d’aujourd’hui », a déclaré l'auteur (source : Libération).
Des dysfonctionnements sont souvent à la base d'ouvertures possibles, dans lesquelles les différents protagonistes d'Eric Faye feront tout leur possible pour s'engouffrer. Tentatives bien souvent vaines.
En lisant Quelques nouvelles de l'homme, on songe inévitablement à Buzzati et à Kafka, loué par Eric Faye : « Ce qui m’a fasciné chez Kafka, c’est cette sorte de mise en hypnose des personnages qui se laissent entraîner dans une situation absurde. Ce syndrome d’empêchement crée des situations formidables ». Eric Faye parvient à teinter ses nouvelles d'onirisme tout en peignant des personnages profondément humains. Il donne à ces Quelques nouvelles de l'homme une portée universelle aux accents contemporains. Une réussite, à lire et à relire !
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