Les résultats préliminaires de l’enquête menée par le professeur Peter Vail de l’Université nationale de Singapour pour le Fonds de Recherche Thaïlandais (Thailand Research Fund) ont été dévoilés mardi 24 décembre 2009. Ils montrent que dans les zones frontalières du Cambodge avec la Thaïlande, les gens sont impressionnés par l’ancien Premier ministre et par sa mise en œuvre de politiques populistes quand il était au pouvoir.
« Ils [les répondants à l'enquête] aiment également discuter de la politique intérieure thaïlandaise et nous avons pu voir dans ces régions de nombreuses caricatures critiquant le Premier ministre actuel, Abhisit Vejjajiva », a indiqué M. Vail, qui travaille également pour le centre de recherche sociale de la sous-région du Mekong (Mekong Sub-region Social Research Centre) de l’Université d’Ubon Ratchathani.
Les Cambodgiens du Nord soutiennent les « chemises rouges » et pensent que les « chemises jaunes » sont des réactionnaires qui veulent s’emparer de territoires cambodgiens et d’objets du patrimoine khmer, a-t-il précisé, ajoutant qu’ils auraient probablement bien aimé pouvoir parler aussi de la politique cambodgienne, mais que cela ne leur était pas possible.
« Ils ont seulement dit qu’ils n’appréciaient pas [le Premier ministre cambodgien] Hun Sen, mais qu’ils aimeraient que celui-ci mette en œuvre des projets populistes, comme ceux de M. Thaksin en Thaïlande », a rapporté le chercheur.
Les Cambodgiens du Nord ont aussi dénoncé la campagne de la Thaïlande visant à empêcher que le site de Preah Vihear soit inscrit, à la demande de Phom Penh, au patrimoine mondial par l’UNESCO.
« Ils souhaitent simplement pouvoir faire des affaires et gagner de l’argent », a déclaré M. Vail. « Ils veulent améliorer leur niveau de vie grâce aux échanges transfrontaliers. »