D’emblée, je dois dire que je suis un fervent lecteur de roman fantastique et d’épouvante. Quand je dis épouvante , cela ne veut pas dire horreur dans le sens horrible du mot. Le découpage, la décapitation et la mutilation de corps humains divulgués dans les moindres détails ne me font pas salivé. Une terreur, une angoisse mêlé à un scénario bien ficelé me gagne par contre.
Voilà qu’avec le Protocole Reston , je me lance dans un rodéo qui annonce quelques litres d’hémoglobines. Dès le prologue , je compte près de dix fois le mot : monstre sous toutes ses formes. Un mot qui ne m’attire pas du tout.C’est rien pour me gagner d’avance. Mais à la fin du prologue qui se termine comme suit: Quarante-cinq minutes plus tard, on dénombre à Trois-Rivières, plus de cents appels au 911 concernant des assauts d’habitants sur leur concitoyens…Il est 22 h, le 25 avril 2008, tous mes concepts et préjugés tombent et j’en redemande. Des monstres comme ça, emmenez-en à la tonne.
Une lecture qui s’est déroulé à un train d’enfer. Dans un respire. Un récit à la dynamite qui se déroule d’une traite sans pause publicitaire. Quoique le roman soit court, il soutient un rythme que l’on ne côtoie pas souvent. Une grand force pour ce roman.
Aussi, il a fallu que je m’habitue au langage naturel des personnages. Du québécois pur-laine. Il m’a été difficile de m’ajuster. Ce n’est pas tant la phonétique qui me tricotait que le visuel des mots: Sa blessure su’l ventre, quèk’un à r’gardé. De quoi faire faire une syncope à mon prof de français de secondaire 1 ;) Mais, dans le vif du récit, c’était à point.Croustillant !
En résumé, le Protocole Reston m’a beaucoup plu et encore une fois le format des Coups de tête a su me charmer.
Le Protocle Reston: De l’adrénaline à l’état pur.
Le Protocole Reston,Mathieu Fortin,éditions Coups de tête, 2009,124p.