Les trois Pusher proposent de suivre trois hommes dans la pègre danoise. Attention, on ne parle pas ici de bandits flamboyants à la réputation sulfureuse qui narguent la police avec des coups d’éclat brillants. Non, il s’agit juste de trois petits bandits dont les faits d’armes ne méritent même pas de passer dans des brèves des journaux. Trois petits truands qui tentent de survivre dans les bas-fonds du mieux qu’ils peuvent, de rester en vie et de faire leur trou.
Pusher 1 raconte l’histoire de Frank, petit dealer qui se voit proposer une belle affaire. Un type qu’il a connu en prison a besoin le plus vite possible d’une grande quantité d’héroïne, qu’il est prêt à acheter à prix d’or. Aussitôt, Frank va voir Milo, le trafiquant serbe à qui il doit déjà de l’argent, pour qu’il lui avance la drogue en attendant d’être payé. Et bien sûr, au moment de conclure l’affaire, la police les surprend. Frank s’enfuit, et arrive à jeter la dope dans le lac avant de se faire arrêter. N’ayant ni la drogue ni l’argent, Frank se retrouve débiteur d’une énorme somme et va devoir par tous les moyens rembourser sa dette…
Pusher 2 suit Tonny, un petit délinquant un peu idiot qui sort de prison et retourne voir le Quincailler, son père. Ce dernier, qui ne l’a jamais beaucoup estimé, accepte de lui donner un boulot dans son business qui consiste à voler et revendre des voitures neuves. Tonny veut bien faire et éviter de tout foutre en l’air comme à chaque fois. Il apprend en plus qu’une de ses ex a eu un bébé, et clame à toute la ville que Tonny est le père. Pourtant, quand Kurt-la-chatte, un de ses amis, lui demande de l’aider pour un deal, il accepte. L’affaire capote quand Kurt, nerveux, fout toute la drogue dans les chiottes en pensant que la police vient de les surprendre. Les deux compères vont donc tout faire pour que leur associé n’apprenne pas que la drogue a disparu…
Pusher 3, enfin, raconte l’histoire de Milo, le trafiquant serbe, qui tente de ne plus consommer de drogue et de rester clean. Alors qu’il fait un deal avec un nouveau partenaire, il se retrouve avec des pilules d’ecstasy au lieu de l’héroïne qu’il attendait. Il décide d’essayer de les vendre malgré tout, et pour cela fait appel à un jeune dealer ambitieux. Ce dernier ne revient pas avec l’argent à l’heure convenue…
Comme je l’ai dit, ces trois films n’ont rien de flamboyant ni de romantique, ne vous attendez pas à voir un Scarface ou un Parrain. Non, ici on est dans les plus bas fonds possibles, dans la rue, dans la crasse, c’est poisseux et ça fait pitié. Plus que des films sur la pègre, on se retrouve avec des films sur des hommes qui doivent réagir face à un environnement hostile. Le résultat, quoique surprenant au départ, se retrouve passionnant. On se prend vraiment de pitié pour tous ces personnages, qui, s’ils sont loin d’être des enfants de chœur, sont souvent victimes des conséquences. On les voit s’enfoncer dans la merde et se débattre pour en sortir, souvent en s’y enfonçant encore plus.
Même si les films ont été réalisés avec quelques années d’écart, on est clairement dans une trilogie. Le premier, par exemple, parle de la jeunesse et de l’amour. Le second de la maturité et de la paternité. Le troisième, enfin, de la vieillesse et des regrets. De plus, on suit à chaque film un personnage différent, mais le milieu est le même, et on retrouve les gens d’un film à l’autre. L’effet d’empathie est encore plus prononcé.
Trois films sombres et crades, trois films violents et amoraux, une trilogie vraiment réussie !
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