Une startup (allemande) crée une sorte de BOINC pour prévoir la météo en utilisant la puissance de calcul des PC disséminés sur internet. Mais le truc devient un virus (un BOINC viral… idée à retenir …), mais le système devient intelligent, conscient, et dangereux…
Vous avez peur ? Science-fiction futuriste ? En fait, plusieurs penseurs et scientifiques soutiennent que nous ne sommes qu’à quelques décennies de la singularité technologique, le moment où les outils que nous avons crées n’auront plus besoin de nous pour fonctionner, ni pour produire d’autres outils. Aujourd’hui déjà, on estime que la puissance de tous les ordinateurs interconnectés sur internet équivaut à environ un cerveau humain, et la Loi de Moore nous promet l’équivalent artificiel des cerveaux de toute l’humanité dans 35 ans maximum…
Comme le mentionne un prof dans le roman, les microprocesseurs se reproduisent désormais beaucoup plus vite que les humains. Ils “se” reproduisent, car la conception et la production de machines ne peut plus s’envisager sans machines. En même temps qu’une extinction d’espèces basées sur la chimie du carbone, sommes-nous en train de démarrer une biologie du silicium ? Pour l’instant nous sommes encore indispensables pour certaines opérations délicates, notamment programmer, mais pour combien de temps ? Si un jour un logiciel devient capable de s’auto-améliorer en modifiant son propre code, ce ne sera plus qu’une question de secondes avant qu’on doive devenir très polis avec nos ordinateurs, dans le meilleur des cas…
La force du roman est de rendre ce scénario assez vraisemblable malgré d’inévitables raccourcis réducteurs, ou du moins de susciter la réflexion. Un bon bouquin à la Crichton donc, mais vous pouvez aussi attendre le film qui ne devrait pas tarder…
Référence :
- Karl Olsberg, “Das System”, Actes Sud, 2009, ISBN 9782742782581
Voir aussi:
- le site du livre et celui de l’auteur (en allemand)