Magazine Culture
Attention, ce nouveau groupe américain originaire de Los Angeles est promis à un bel avenir. Et de tous les albums sortis cette semaine, ils sont pour moi les grands vainqueurs : devant Vampire Weekend (très en deçà du premier disque), Adam Green ou Laura Veirs (sympathiques mais sans plus), excusez du peu. Ce "Gorilla Manor" est effectivement une vraie belle surprise et même si parfois à l'écoute du disque, l'attention peut retomber par quelques facilités dans l'écriture ou un son soudain plus arrondi dans les coins, il y a ici assez de variétés pour qu'on y revienne aisément plusieurs fois sans y avoir fait encore le tour. Difficile en tout cas d'énumérer aisément les références, car il n'y en a pas vraiment qui sautent aux yeux, même si la musique de Local Natives n'a en soi rien de bien nouveau. Il y a des choeurs à la Fleet Foxes, quelques carambolages sonores à la Broken Social Scene, de jolis arrangements à la Grizzly Bear, c'est assez bien fichu dans l'ensemble, même si on sent parfois que le groupe n'arrive pas totalement à se lâcher. Sur disque en tout cas, car ce groupe pourrait sur scène tout dévaster rien qu'en bousculant un peu plus leurs morceaux. Ils me font d'ailleurs un peu le même effet que les méconnus The Uglysuit, que j'avais inversement d'abord écoutés sur scène et très appréciés, avant d'être déçu par la production trop lisse de leur disque.
Même si Local Natives, par ses ruptures de ton incessantes est quand même un cran en-dessus des susnommés. En résumé, un album prometteur, quoiqu'encore un peu timoré, d'un groupe à suivre de très près dans les mois et les années à venir. Car, c'est sûr, ceux-là n'ont pas encore tout donné. Et puis rien que pour des titres comme "Airplanes" ou "Camera Talk", ce "Gorilla Manor" et sa pochette dévastatrice méritent largement le détour.
Vidéo de "Camera Talk" :
Ils seront en black session le 18 janvier et à La Route du Rock à Saint-Malo le 20 février (avec The XX, Clues, Shearwater et Clara Clara)