Que celui qui n'a jamais été ému aux larmes à l'écoute de Mozart, Beethoven, Bach et consorts passe son chemin...
Aux autres, j'aimerais leur parler de Nathaniel Ayers, dont l'histoire peu commune mais vraie a été portée au cinéma par Joe Wright, et interprétée avec maestria par Jamie Foxx (Nathaniel) et Robert Downey Jr (Steve Lopez).
Nathaniel Ayers ne vit que pour et par la musique. Il est tout particulièrement amoureux de Ludwig Van Beethoven. Ses dons pour le violoncelle lui ont permis d'intégrer dans son enfance la prestigieuse Juilliard School, qui lui aurait ouvert les portes d'un avenir doré. Mais aujourd'hui, adulte, il vit dans la rue, sous un pont ; Nathaniel est schizophrène et la maladie l'a progressivement amené à vivre en marge de la société. Cependant la musique l'accompagne toujours ; à l'aide d'un violon qui n'a plus que deux cordes (pour les novices, un violon a quatres cordes : sol, ré, la mi), il continue à jouer de la musique, corps et âmes, et à transmettre une émotion unique aux passants qui sauront l'écouter.
Parmi eux, Steve Lopez, journaliste en mal d'inspiration, qui voit d'abord en Nathaniel un bon sujet de chronique. Mais peu à peu des liens d'amitiés se tissent entre ces deux solitaires. Et comme tout ami qui se respecte, Steve veut le bien de Nathaniel ; ce qui selon lui consiste à le sortir de la rue, le faire soigner et le ramener à une pratique plus conventionnelle de la musique. Mais Nathaniel ne demande rien ; il est heureux, libre, avec la musique, avec Beethoven... Comment le faire comprendre à son nouvel ami ?
Ce film est bouleversant à plusieurs titres : cette histoire d'amitié entre deux hommes aussi dissemblables, cette belle leçon d'humilité offerte par Nathaniel, la grâce musicale de Beethoven (lui-même également atteint d'un lourd handicap).
Il pose également des questions, qui avaient déjà ébranlé mes neurones :Peut-on obliger un malade à se soigner ?Est-on plus heureux sain d'esprit mais dès lors conscient de la folie matérialiste et meurtière qui nous entoure ?A-t-on encore le droit à la différence dans une société qui tend au conformisme et l'uniformité ?
A cela, je répondrais :Je ne sais pas.Je me demande parfois.J'espère...