Mike Shatzkin, PDG de The Idea Logical Compagny, vient de publier une longue interrogation sur ce que peuvent bien être ces fameux livres augmentés ou renforcés (plus généralement, livres enrichis) dont on parle de plus en plus. Et pour le moment, sa réflexion débouche sur... le CD-Rom.
Petit retour en arrière : Bob Stein en avait lancé les premières bases voilà deux ans, avec l'Expanded Book, présenté par sa société Voyager. Les premiers efforts pour conjuguer images, son, vidéo et textes. Pas de lien internet encore, mais on en sentait déjà toutes les possibilités. Microsoft avait même encouragé les éditeurs à tenter l'expérience de ces livres enrichis, avec des CD-Rom, et déjà, l'évolution s'était faite. Un pas de plus franchi alors qu'au milieu des années 80, les premiers livres audio avaient fait leur arrivée.
Les années 90...
L'époque du CD-Rom, c'est une nouvelle perspective pour l'informatique... dans les années 90. Microsoft encourageait tout un chacun à se lancer là dedans. Mais Mike analyse la situation sans concession, estimant que « de nombreux éditeurs ont sauté à pieds joints. Il s'avère qu'ils ont finalement sauté dans une grande piscine vide. Et beaucoup s'y sont cassé les dents ».
D'autant qu'il n'a jamais accordé de crédit à cette solution, estimant que croire en un livre de recettes de cuisine qui nécessiterait de la vidéo en plein milieu ou des effets sonores, et que l'on consulterait sur son ordinateur relevait de la bêtise. Et aujourd'hui, ces fameux livres enrichis pourraient tout à fait suivre le même chemin. Celui de l'erreur commerciale.
PDA et Kindle, des réponses
Si les PDA, ces assistants électroniques, représentaient en 2004 ou 2005, le devenir du livre numérique, c'est avant tout parce qu'ils ne nécessitaient ni d'investir dans un nouvel appareil, ni de mode d'emploi pour que l'on puisse s'en servir. Mais à l'époque, rien n'est arrivé. Et on l'expliquait alors en disant qu'il manquait aux ebooks de pouvoir profiter de l'ensemble des solutions offertes par le numérique.
L'explosion du Kindle permet de comprendre que finalement, c'est bien un support électronique dont a besoin le public, pas d'un appareil qui fasse autre chose que permettre de lire des livres. Et pour les utilisateurs, l'expérience est plus que largement satisfaisante, et concluante.
Tente et tant pis si tu te casses la figure
Mais voilà : tout le monde semble avoir oublié l'expérience des CD-Rom qui n'aura finalement pas fait long feu et l'on se dirige vers les livres enrichis. « Beaucoup de choses ont changé au cours des 15 dernières années, depuis l'époque du CD-Rom. Je ne suis en aucun cas en train de dire que le désastre de la moitié des années 90 avec le CD-Rom se répétera dans cette période d'ebooks où nous nous dirigeons. »
Finalement, on peut simplement se contenter de la bonne vieille technique du Try & Error, et laisser les choses être expérimentées. La seule réalité est que les éditeurs devront trouver une sorte de nouveau livre, dans une formule qui réussira aussi bien artistiquement, fonctionnellement et commercialement...