Puisque la météo se refroidit, le réchauffement climatique est-il remis en cause ?

Publié le 13 janvier 2010 par Sequovia

Les vagues de froid exceptionnelles se succèdent en France et plus globalement en Europe.  Mais s’il fait plus froid cet hiver en Europe, cela remet-il  pour autant en cause le réchauffement climatique mondial annoncé par les scientifiques ?

Il faut faire très attention à ce que le débat ne dérape pas (surtout si c’est sur une plaque de verglas !) : météo et climat ont certes des points en commun, mais ont aussi des différences essentielles.

Certes, le climat se définit avec les mêmes paramètres que la météo : température, pluie, vent… Mais, tandis que la météorologie s’occupe de prévoir des évolutions locales et quasi-instantanées (sur une période de 15 jours maximum), la climatologie étudie elle des évolutions en moyenne sur des étendues plus vastes et des périodes plus longues (au moins sur 30 ans, et quelquefois sur 10.000 ou 20.000 ans).

De plus, les facteurs qui interviennent pour faire varier la météo ne sont pas les mêmes que ceux qui font varier le climat : si la météorologie étudie plus spécifiquement les évolutions atmosphériques, la climatologie  quant à elle s’intéresse aux évolutions des océans et du Soleil.

Ce qui fait que l’Homme entre dans la donne, c’est que son influence sur le climat augmente : en rejetant de plus en plus de gaz à effet de serre, ses effets ne sont plus négligeables, et deviennent même prépondérants par rapport aux autres paramètres. L’Homme est donc à présent capable, pour la première fois de son histoire, de brusquer et de modifier durablement le climat bien plus rapidement que les évolutions naturelles.

Pour aller un peu plus loin, les scientifiques du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Etude du Climat) prédisent une augmentation d’au moins 1.6°C d’ici à 2050 (et jusqu’à 6.4°C en cas d’inaction). Mais alors qu’une différence de 5°C d’une semaine à l’autre est acceptable, une différence de 5°C en un siècle représente… un passage de la précédente ère glaciaire à notre époque prospère ! A l’image de notre corps réglé à 37°C pour être optimal, la Terre est actuellement dans un équilibre prospère, à une température moyenne de 15°C. Imaginez que la température de votre corps soit augmenté de 2°C, et ceci durablement, et vous comprendrez que la Terre pourrait subir, avec une augmentation de « seulement » 2°C, un changement radical et brutal.

L’avis Sequovia

Au final, à la manière de Jean-Marc Jancovici (expert reconnu dans l’étude de la contrainte climat-énergie), on peut comparer la météo à la note d’un élève au Bac, et le climat à la moyenne nationale au Bac sur les 10 dernières années. On peut ainsi conclure que si une note est extrême (et en parallèle si la France connait une vague de froid exceptionnelle), cela n’a qu’une incidence très faible sur la moyenne nationale sur 10 ans (et en l’occurrence sur le climat).

Le réchauffement climatique est donc bien avéré et vérfié, et ces événements ponctuels extrêmes ne vont pas à l’encontre de l’influence majeure de l’Homme dans le réchauffement climatique actuel.