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Bar Flaubert

Par Jessetseslivres
Bar FlaubertUne nouvelle découverte en ce début d'année 2010 avec Bar Flaubert de Alexis Stamatis, une première plongée dans la littérature grecque contemporaine !
Tout de suite, mes impressions...
Quatrième de couverture.
Athènes, 1998.
Iannis Loukas, journaliste freelance pour des magazines de décoration, en a assez de son métier et de sa vie amoureuse. Fils d'un célèbre écrivain, c'est un passionné de littérature. D'ailleurs, il a promis de faire éditer l'autobiographie de son père.
En fouillant dans les archives de celui-ci, il découvre le manuscrit d'un roman intitulé Bar Flaubert, texte qu'un certain Loukas Mattheou a envoyé à son père en 1975. Le roman raconte une histoire d'amour entre le narrateur et une femme dénommée Léto. Iannis, captivé, décide de partir à la recherche des protagonistes. C'est ainsi qu'il se retrouve au cœur de la Beat Generation des années 1950-1960 à New York (Ginsberg, Kerouac, Burroughs...). Menée à un rythme trépidant, sa quête l'entraîne aux frontières de la fiction et de la réalité, à travers toute l'Europe. Au hasard de ses rencontres et d'une passion amoureuse, il va devoir s'interroger sur sa propre identité.
Mon avis.
En lisant la quatrième de couverture, ce roman avait tout pour me plaire : un livre qui change la vie d'un homme, l'emmène en enquêter pour rechercher son auteur, a priori j'étais partie pour une très bonne lecture ! Et ce fut le cas, du moins en partie...
Tout d'abord, j'ai aimé le côté voyage du livre : découverte de Barcelone, Florence, Berlin et l'Arcadie (Grèce)...
Je me suis tout de suite plongée dans l'ambiance de chacune de ces villes et j'ai aimé cette évasion ! Idéale en plus par les temps froids qui courent de pouvoir s'évader vers la chaleur du sud !
Ensuite, il faut reconnaître que l'enquête sur Loukas Matthaiou est très prenante en elle-même : j'ai l'impression d'avoir revécu les recherches de Langdon, le héros des derniers romans de Dan Brown (Anges et Démons, Da Vinci Code et Le Symbole Perdu) dans cette course éffrénée pour arriver à la vérité : quoique... le rythme du livre soit moins rapide que les romans de Brown et que la vie des deux héros (Iannis et Katerina) soient moins en danger que celle de Langdon !
Mais le suspense est le même : on veut savoir quelle sera la prochaine étape, décoder à l'aide du livre les petits jeux de mots de Matthaiou,...
On prend vraiment du plaisir à avancer dans les recherches avec les héros, c'est vraiment le côté qui m'a le plus plu dans ce roman.
Mais, mais, mais...
Il n'y a malheureusement pas que du bon dans cette lecture, il y a aussi des choses qui m'ont pas mal dérangées, voire complètement fait lâcher le fil...
Tout d'abord, sans aborder en profondeur le style de l'auteur, j'y reviendrai après, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de longueurs, beaucoup trop de bla bla et trop de descriptions... Dès lors, j'ai lâché le fil à plusieurs reprises, lisant quasiment en diagonale ces longs passages que j'ai jugés inutiles qui ralentissent plus le récit qu'ils ne le servent.
Ensuite, la fin est assez complexe car en fait, l'auteur ne dévoile rien et laisse le lecteur supposer les vérités qui se cachent derrière toute cette recherche de Matthaiou pour Iannis et les implications au niveau de sa vie...
De plus, si mes déductions se révèlent être correctes, notre héros va vite déchanter car ce qu'il va découvrir va certainement le dégouter à vie (je ne dis rien, je vous laisse tout découvrir ^^).
Enfin, j'ai trouvé que la "grande discussion" entre Iannis et Matthaiou tournait trop autour de la philosophie dégagée par Bar Flaubert, le roman de Matthaiou, et j'avoue que là j'ai totalement décroché. Ce n'est pas que les grandes discussions philosophiques ne me plaisent pas, c'est juste qu'elles ne cadrent pas avec l'état d'esprit dans lequel je me mets au lit avec un livre avant de dormir, à savoir me détendre, me vider l'esprit, me laisser guider par l'histoire sans avoir à réfléchir sur le sens profond des choses, au numérateur et dénominateur de la fraction de la vie...
Il me faudra sans doute une seconde lecture pour pouvoir bien apprécier ce passage philosophique, car malheureusement cela ne m'a pas transcendé à la première lecture.
En ce qui concerne les personnages, j'ai bien aimé les deux principaux et dans l'ensemble les "secondaires" servent bien l'histoire pour la faire avancer. Ils paraissent vrais, on se les représente aisément et sont assez attachants.
En fait, bizarremment, celui qui m'a le moins marqué, c'est Iannis, le narrateur. Malgré ce fait, j'ai eu difficile à le cerner. Par dessous tout, ce qui m'a dérangée, c'est à la fin, lorsqu'il décide enfin de se mettre à l'écriture, qu'il reprenne le titre de Bar Flaubert... même si on comprend le pourquoi, du comment, j'ai pensé qu'il aurait pu y rajouter un petit quelque chose comme un bis ou autre. Ça donne un petit côté de "plagiaire", même si le premier Bar Flaubert n'a jamais été publié.
Le personnage de Katerina est très frais et apporte la sensibilité qui manquait au roman avant son arrivée. Sa rencontre avec l'un de ses deux parents (non, je ne vous dirai pas lequel ;) ) est d'abord choquante puis émouvante mais en tout cas, ne laisse pas indifférent.
Au niveau de l'écriture, la plume de Alexis Stamatis est absolument divine, malgré les descriptions trop longues. L'auteur utilise un vocabulaire recherché avec lequel il joue à merveille. J'ai vraiment été charmée par ce style presque poétique.
Extraits :
"Chez chacun de nous, il existe quelque chose de caché, d'indescriptible peut-être et pourtant de vrai, qui attend terré dans le noir, au fin fond de nous-même. Il attend l'instant approprié pour prendre son envol et jeter son ombre sur notre nid, sur ces oeufs blancs qui, chauffés par l'attente, espère éclore au soleil. Et lorsque enfin ils éclosent, ce n'est pas le soleil, ce n'est pas la lumière qu'ils voient en premier. C'est cette ombre , le voile noir de leur géniteur." (page 341)
"Ce qu'on a perpétuellement sous les yeux, ont le tient pour acquis, on oublie de le chercher". (page 203)
Bref, vous l'aurez compris, je n'ai été qu'à moitié séduite par ce roman que je vous invite cependant à découvrir, ne serait-ce que pour le voyage dépaysant qu'il vous invite à faire entre Barcelone, Florence, Berlin et l'Arcadie.
Je remercie vivement les éditions du Livre de Poche pour cette découverte.
Note finale : 7.7 /10, qui se décompose comme suit :
  • Intrigue/Histoire : 7.4/10 (une très bonne idée : une enquête autour d'un livre, j'ai beaucoup aimé malgré les petites choses qui m'ont déplu (fin bizarre et trop philosophique))
  • Personnages : 8.1/10 (des personnages réalistes et simples avec lesquels on a envie d'avancer dans l'histoire. Quelques regrets vis à vis du narrateur avec lequel je n'ai pas vraiment accroché)
  • Écriture : 7.5/10 (une très jolie plume, presque poétique mais trop de descriptions longues et inutiles qui deservent le rythme de la lecture).

Bar Flaubert de Alexis Stamatis
Aux Éditions Le Livre de Poche, 2007
382 pages

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