Respect

ou Autorité ? 12h... levée depuis deux bonnes heures, le réveil a sonné ? aucune idée.
Dans les vapes... rentrée vers 21h45 hier des cours... et hop au lit.
J'execre vraiment ce rythme là, on se sent naze avant même le saut du lit.
Du coup, deux heures de séchées " involontairement " d'un cours qui me plaisait.
Chouette, c'est la nouvelle année, mauvaises habitudes and cie ca continue...
Comme quoi les résolutions ca ne marche pas !


   " Si tu m'en avais parlée avant je t'aurais dit de ne pas faire ce stage à cet endroit ! "

   Et ca n'aurait rien changé ! Je suis une tête de mule, je voulais faire un stage dans ce cadre là, je voulais être la plus forte... et je me suis rétamée, parce que c'était trop différent des stages habituels, j'étais frustrée en permanence de ne pas avoir la possibilité de toucher les patients, les faire travailler, je me sentais différente, gourde et potiche à la fois.
Et t'en parlé, n'aurait rien changé, enfin peut être ou pas.

   Le plus souvent, je me plais à me considérer comme une gamine différente des autres. Le reste du temps, je le vis plutôt mal... Et encore plus, si on me met l'accent dessus comme si c'était un handicap plutôt qu'un avantage dans la vie.
  
   Du coup, je réfléchissais à une des dernières guérillas familiales sur l'autorité professeur élève. Et le respect que l'on doit sans conscession à son supérieur.
 
   Pour la petite histoire, je suis issue d'une branche de professeurs ( bons apparemment ) d'un côté de ma famille. Aujourd'hui, F. a la (mal)chance de travailler dans un lycée difficile ( c'est un euphémisme, mais y a pire ! ) et régulièrement elle raconte des histoires sur ces élèves. J'aime bien les histoires moa. ^^
Toutefois, quand il s'agit de raconter mes déboires avec mes profs... là, j'ai intéret à me planquer ! Parce que ca finit en guérillas et attaques personnelles.^^
   En fait, F. a du rater quelque chose dans mon éducation ou j'ai du développer très tôt un libre arbitre dans ce domaine.

   Un prof ne mérite mon respect que s'il a fait quelque chose à mes yeux pour. Oui, c'est con de dire cela. Un prof existe pour l'ensemble de ses élèves et le plus souvent tout de même par vocation !

   Du coup, j'ai enchainé les problèmes mineures avec mes profs depuis... mmm... l'école primaire. La maternelle c'est trop flou dans ma tête de ce point de vue là !
En primaire, je me suis retrouvée convoquée une fois dans le bureau de la directrice ( qui m'adorait ) pour vente illégale de parfums made in Kath dans la cours de récrée... Mais bon, elle m'a juste dit que ca ne se faisait pas. Pourtant c'était pas dans le règlement de l'école !!! ( je déteste les règlements, les lois... après je me sens obliger de les suivre alors que je suis contre ! ).
Au collège... voyons... j'ai eu la chance d'avoir une professeur exceptionnelle ( dont je me souviendrais toute ma vie ) mais je ne suis parvenue à l'apprécier que très tard après deux ans de " cohabitation " où ca a été vraiment pas la joie tous les jours. Je me sentais insultée par mes résultats scolaires que j'estimais non méritées ( forcément ) et j'aimais pas ses remarques sur ma facon de m'habiller, d'écrire au stylo bille, ou encore de préférer travailler les mathématiques que le francais !
Toutefois, cette prof m'a apportée plein de choses : le gout de la lecture, le gout de l'écriture ( même si j'écrivais déjà à l'époque ), la reconnaissance le jour où elle a dit devant les autres prof " tu es douée au théatre." ( j'étais sur un nuage ) et elle m'a offert le plus beau cadeau : satisfaire mon caprice. Cette prof elle se dévouait à ses élèves comme s'ils faisaient partis de sa vie. Le nombre de week end qu'on passait avec elle, de vacances... C'était impressionnant. Les gens disaient qu'on avait de la chance. C'était vrai, mais c'était du boulot supplémentaire aussi ! Un jour, on se trouvait à répéter quand la prof de théatre nous dit qu'il reste un texte et si quelqu'un voulait l'apprendre. J'étais contente, encore un texte, je lève la main enthousiaste. Et là, refroidis direct " non, tu conviens pas. " Je ne sais pas la tête que je faisais mais, j'étais trop triste... Et cette prof de francais, elle, elle a pris un stylo, une feuille et m'a écris le texte " Elle s'appelait Maggie ". Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir écris un texte pour satisfaire mon caprice ou parce que le texte était sublime mais pour moi ca reste LA prof modèle.

   Durant le collège et le lycée, j'ai eu beaucoup de mal avec les professeurs parce que je m'enervais facilement. Ca se voyait plus en sport, où si je ratais quelque chose ca me rendait furax. La majorité des profs réagissait comme si c'était une attaque personnelle, d'autres ont compris que c'était juste moa, ma facon de réagir, que c'était pas contre eux, juste que j'étais pas satisfaite, et que j'étais trop exigente.
Ce qui ont compris, ca a facilité les choses.

Ca m'a peut être même sauvé mon bac " va te calmer dehors, si tu fais cela plus tard, j'espère que tu te rends compte que tu n'auras pas toujours la chance de tomber sur des gens qui te connaissent " Oups ^^

   Mais globalement, aussi les profs m'appréciaient comme élève. J'étais sérieuse, motivée, impliquée... Une élève studieuse dans l'ensemble. Je ne bavardais pas en cours ( le système des mots échangés c'est plus efficace ), je ne perturbais pas les classes. Je ne sèchais pas Bref, j'étais vraiment un petit ange.
   Sauf que si j'estimais qu'un prof ne méritait pas mon respect c'était viscéral.

   D'après F. tu te dois de respecter un professeur parce qu'il a un savoir que tu n'as pas. ( notion que je comprends parfaitement ) et parce que c'est un professeur. C'est un du à sa profession. Et tu te dois de t'applatir parce qu'un professeur est une autorité au dessus de la tienne ! Comme tu dois une autorité plus importante à la personne au dessus dans ta hierarchie !

   Pour moa, ca a jamais tenu debout cette histoire.
Tu me fais un sale coup, faut pas t'attendre à ce que je te fasse des graces. Et ca s'exprime par ma facon de me comporter, de parler... Le respect ca se gagne. Ce n'est pas un du.
L'autorité c'est aussi quelque chose qui se dégage, qui se développe... Il faut accepter d'être inférieur à une personne pour accepter son autorité, donc lui reconnaitre quelque chose que nous n'avons pas. Une autorité fondée sur la peur n'aura qu'un effet à court terme... Et ne sera pas... je ne sais pas...
  
   Depuis, que je suis en kiné, après avoir franchis les bancs de la fac, où j'avais la chance d'avoir d'excellents professeurs qui me passionnaient ( et de parfaits crétins aussi faut le dire ! notamment un ex-marine persuadé que les étudiants en médecine c'était comme des soldats qui se devaient d'obéir... mais la médecine, quand tu es professeur faut accepter l'ambiance carabine ou alors rester chez soi ! C'est la magie de ces études là ! ) je me retrouvais dans un statut " d'écolière ".

   Je dirai que l'on a de la chance d'avoir des kinés très connus dans notre école, qui publient beaucoup, qui sont investis dans l'avenir de la kinésithérapie...
Mais les élèves ne sont pas tendre avec les professeurs.
Les promos sont petites... et les couloirs pas forcément très " insonnorisés " et je suis persuadée que les professeurs savent parfaitement ce que l'on pense d'eux. Ils mettraient un micro dans les vestiaires, ils en apprendraient de bonnes, surtout les premières années qui vivent 6h/jour avec les mêmes tranches de profs en TP et cours magistral !

   J'irai pas jusqu'à dire que je ne suis pas comme eux... parler boutique -prof élève contrôle cours- est une conversation très courante parmi les élèves ( surtout la rangée de ceux qui n'ont rien à se dire d'autres ! ) après j'ai du réviser plusieurs fois mon jugement en deux ans.

   Quand j'ai découvert A. j'ai halluciné. Cette prof m'horripilait. Non, sérieusement. Elle était trop sévère, trop titilleuse, trop pointue... Elle faisait des réfléctions blessantes qui faisaient pleurer les élèves parfois. Tout le monde la craint dans l'école. C'est assez amusant, mais les premières années en ont toujours peur. C'est la prof que personne ne veut avoir. Pourtant, c'est probablement, la meilleure prof de toute l'école ! Je pèse mes mots.
Le jour où elle m'a mis 5/20 ou celui où elle m'a répondue " t'as pas lu tes cours pour me poser cette question ? " j'étais verte et une furieuse envie de mordre. Et puis, j'ai changé de point de vue en ayant d'autres profs, en voyant certains changés radicalement des TP aux oraux. Et je me suis rendue compte que cette professeur au moins te faisait progresser, te dépasser. Elle donnait de bonnes bases que d'autres n'étaient pas fichus de donner. Elle te motivait avec ses remarques. Et souvent elle avait raison. Et surtout c'est une des rares professeurs à noter juste ces élèves. Pour ce qu'ils valent. Et non, pour des spéculations comme une qui nous a balancé " je mets pas au dessus de 13 après vous prenez la grosse tête ! " pfff conneries.
Du coup, cette prof c'est une de celle que je peux dire que je respecte le plus. Et pour qui l'autorité qu'elle a vis à vis de moi est acquise.
J'accepte autant les compliments que les remarques blessantes de sa part.

   Et puis, on a les profs parfaitement crétins... Enfin, c'est un point de vue d'élève. C'est à dire, que vous avez le prof qui vous fait un sale coup. Et pour peu, que vous compreniez pas, ce prof vous pourrez jamais plus le sentir. Dans mon école y en a qu'une. Je ne la respecterai jamais. Et je n'accepterai jamais ni ses remarques ni ses jugements. Je considère qu'elle est un kiné pas mal et ca s'arrête là. J'ai appris quelques trucs avec elle, mais rien de mirobolant ! Pas de quoi foueter un chat.
Ensuite, m'humilier est généralement une très mauvaise chose... Et c'est ce que j'ai ressenti en sa présence par ses fausses accusations, son comportement anti professionnel à un oral,  son attitude...

   Et on a comme dans la vie réelle, y a les profs qui sont entre les deux. On ignore comment réagir avec eux. Ils font des cours intéressants, ils sont bons en TP ( on ne peut juger là dessus en tant qu'élève que par le fait de comprendre ou ne pas comprendre ce qu'il dit ou fait ! et si la personne est capable ou pas de répondre à une question posée. ) mais ils ont le chic pour avoir une position pas évidente dans l'école où l'autorité semble prendre tout son sens. 
Du coup, quand au cours d'une " discussion " animée un de ces profs qui n'a pas une situation enviable, s'est mis à juger trois d'entres nous, j'ai vu rouge... Bref, c'était pas la joie. Du coup... après cela, mon comportement envers ce professeur a totalement changé.
Et ca a failli me causer des problèmes... au point que j'en parle avec JF. qui m'a conseillée gentilment d' " apprendre la docilité "... Après plusieurs comportements pas judicieux auprès de ce prof, j'ai réalisé qu'il valait mieux m'en tenir éloigné si je voulais pas dépasser les bornes de la civilité. Du coup, je me suis interrogée sur l'histoire de respect ou pas. Et j'en ai conclu que je respecte ce professeur mais qu'il a aucune autorité sur moi.Et il fait parti lui aussi de la catégorie professeur qui s'investisse pour leurs élèves ! 

   Et puis, y a les autres professeurs...
Ceux que vous appréciez... Y en a pas mal... faut pas croire. Là comme cela, je peux en citer trois que j'apprécie. Un que je trouve trop pointilleux mais vraiment un très bon kiné ( le jour où il a fait bouger ma sternoclaviculaire j'étais ahurie... Il semblait ne rien toucher tellement il était " doux " et ca bougeait vraiment impressionnant comme prof !!! un modèle de ce qu'on devrait faire en tant qu'étudiant kiné - dis la fille, souvent trop brutale dans sa pratique kiné - ). Une qui est arrivée y a peu et qui est de loin la plus intéressante de toute les profs ! Elle est trop bien. Non sérieusement, elle s'y connait. Elle pratique bien. Elle a plein d'anecdotes. Elle imite à merveille les patients. Elle sait enseigner ! Une autre partie y a quelques années mais qui était du même acabit. Y a aussi un prof connu qui est vraiment excellent dans sa facon d'enseigner ! ( et c'est un avis partagé par de nombreux élèves ) etc...
Et ceux qu'on apprécie moins... parce qu'on les trouve moins doués en comparaison, qu'on trouve le cours magistral ennuyeux ( et oui, s'endormir devant un cours, c'est pas génial ), qu'on trouve trop décallé entre ce qu'ils sont en TP ou en évaluation, etc... Ceux là, font généralement débat dans les discussions d'élèves. On parle beaucoup d'eux. Parce qu'ils énervent, ils donnent matière à médire, ou à raconter des frasques... etc.
Pour ces deux catégories, il y a pas de question de respect ou d'autorité. On accepte les deux. Car finalement, ils ne touchent peut être pas trop notre " sphère " et restent " professeur " sans toucher le côté " vous êtes des élèves ou vous êtes des adutes ".

   Du coup, avec les années, je me demande ce que c'est d'être professeur ???
( je pense qu'il est plus dur de traiter avec des adultes qu'avec des mineures parce qu'ils n'ont pas la même demande d'être traiter en égal ! )
Un élève se doit il d'être docile et respecté son professeur même s'il n'en pense pas un mot. Ou au contraire, doit il mieux être fidèle à son ressenti ?
Un professeur est il comme un soignant, une fois les affaires rangées au placard, il oublie sa journée et vaque à autre chose ?
Qu'est ce qui fait que l'on retient mieux certains élèves ? qu'on apprend mieux leur prénom ? qu'est ce qu'ils font, ont ?
Quelle est vraiment le but d'un professeur ?
En kiné, est on professeur par choix ? ou pour arrondir les fins de mois ? ou donner un sens à son Diplôme de Cadre ? pourquoi aller faire de l'enseignement alors que la pratique c'est quand même le but de la kiné ? Qu'est ce que ca apporte ?
Ne faudrait il pas mieux créer une filière universitaire kiné où les professeurs auraient le choix de faire de l'enseignement contre la possibilité de faire des recherches dans leur filière ?

Ouistiti