La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a commis une erreur, un mensonge par omission. Lors de ses voeux aux forces économiques, le président français allait se féliciter de la progression diu pouvoir d'achat quand un bruit de verre brisé l'interrompit. "Ce n'est pas grave. C'est quelqu'un qui est consciencieux et qui continuait de travailler plutôt que de m'écouter."
Sarkozy : "Le pouvoir d'achat a progressé pendant la crise"
par politistution
Soyons consciencieux. Lisons les conclusions de l'INSEE.
En 2007, Nicolas Sarkozy fustigeait les conclusions de l'INSEE. Il faut avouer qu'afficher une hausse du pouvoir d'achat avant même que les mesures du paquet fiscal, dont l'exonération fiscale des heures supplémentaires, n'entrent en vigueur, aurait fait désordre dans le story-telling sarkozyen.
Si le pouvoir d'achat progresse, c'est grâce à son action. Forcément. Simplement, c'est faux.
Et bien non. En 2008, sa hausse a été quasi-nulle voire négative : +0,1% par personne, -0,8% par ménage.. En 2009, l'INSEE tablait sur une croissance de +1,0%, grâce aux prestations sociales et la quasi-déflation des prix qui a frappé le pays. Les ménages ne gagnent pas davantage - la hausse des salaires étant ridicule. mais les prix, secoués comme prévu par la récession, ont stagné voire diminué. Avant la récession, le pouvoir d'achat du Revenu Brut Disponible des ménages a stagné, alors que les mesures de soutien au travail étaient en vigueur depuis l'automne précédent: +0,3% au 4ème trimestre 2007; 0% au 1er trimestre 2008; -0,3% au 2nd trimestre 2008; 0% au 3ème trimestre 2008.
Puis, la crise aidant, la chute des prix de l'énergie et des matières premières a redressé mécaniquement le pouvoir d'achat de ménages aux revenus simplement stagnant.
Sarkozy n'y est pour rien.
Pour 2010, l'institut prévoit que «le pouvoir d’achat des ménages devrait ralentir au premier semestre 2010 : il serait amputé par un regain d’inflation, associé à une remontée des prix des matières premières, et par la disparition des mesures de soutien exceptionnelles de 2009. Il progresserait toutefois modérément, grâce à des revenus d’activité plus dynamiques.»