On se souvient des vœux de Janvier 2009 où le chef de l’Etat avait affiché son mépris envers les chercheurs, accusés de venir dans leur laboratoire simplement pour s’y chauffer. Cette année, il rend hommage aux difficiles conditions de travail des universitaires et se vante d’avoir amélioré celles-ci.
Mais on notera que cet hommage s’adresse aux enseignants, enseignants-chercheurs, personnel administratif et technique. Pas aux chercheurs.
Simple oubli ? Non. Car l’orientation politique reste la même tout au long du discours: la recherche se fait à l’université, les organismes de recherche comme le CNRS n’ont pas droit à l’existence.
Ce choix n’a fait l’objet d’aucun débat, d’aucune argumentation malgré l’excellence de ces organismes reconnue internationalement. Le but est clair. On transforme plus facilement en entreprises commerciales des services publics ayant des usagers bien identifiés (les universités et leurs étudiants), que ceux s’adressant à la société dans son ensemble; partant, démantelons ces organismes, affectons chaque tranche aux universités, distribuons des primes pour inciter les chercheurs à devenir enseignants-chercheurs. Et quand on réalisera que les milliards annoncés ne le seront qu’en partie seulement (voir Le grand emprunt du 14 Décembre 2009), on comprendra que la prétendue autonomie n’est rien d’autre qu’un lâchage. Et voilà comment, en quelques années, l’Etat se sera désengagé de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Quant au procès fait aux grandes écoles concernant leur pourcentage de boursiers, qui ne voit pas l’opération destinée à masquer le bradage du baccalauréat année après année par les gouvernements successifs? Et comment oser vanter l’amélioration de la condition enseignante, lorsque toute la communauté concernée, jusqu’aux présidents d’université les plus proches du pouvoir en place, dénoncent dans la masterisation de la formation des maîtres une réforme catastrophique ?
Sauvons La Recherche continuera à lutter pour que la Recherche et l’Enseignement soient des services publics de qualité, accessibles à tous et dans l’intérêt de tous, non des entreprises sacrifiant la connaissance libre et gratuite sur l’autel de la rentabilité.
L’association Sauvons la Recherche
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