Le promeneur, traduction littérale de l’appellation Rambler, est né en 1897 du génie de Thomas Buckland Jeffery. Ancien fabricant de bicyclette, il fonde sa compagnie en lançant son prototype de voiture américaine. Ses ventes s’accroissent très rapidement, il arrive à céder plus de 1000 véhicules en 5 ans et devient le deuxième constructeur derrière un certain Ransom Olds.
Thomas meurt en 1910, sa famille l’honore en changeant le Rambler en Jeffery mais revend assez vite l’affaire à Charles W Nash, ancien fondateur de Buick et président général de General Motors. En effet, Nash désirait les rênes seul ; en 1916, son vœu s’accomplit par ce rachat et en fondant la Nash Motors. Il faut en revanche attendre 1950 pour revoir paraitre le nom Rambler.
Cette Nash Rambler de 1950 est le fruit d’une demande d’un produit compact à faible coût. C’est aussi principalement le résultat des quotas d’acier mis en place durant le conflit coréen. La Rambler est dans tous les cas adoptée par un public conquis, sa ligne est simple avec ses chromes disséminés avec parcimonie, les phares ronds et la calandre font de l’avant l’attrait majeur du bolide.
A la fin de la guerre, l’acier redevient disponible en plus grandes quantités et le groupe Nash fusionne avec Hudson l’année suivante. Ainsi en 1954 nait de cette union American Motors Corporation (AMC) qui développe alors les modèles standards en berlines et breaks (station wagon) tout en gardant leur appellation distinctives. Il faudra attendre 1958 et une autre génération de Rambler pour que AMC soit le nouveau logo la voiture.
C’est l’explosion des Ramblers en cette année 1958 qui écument les routes américaines et c’est un magnifique succès quand on connait les difficultés d’être constructeur indépendant. En 1960, les Ramblers vont même déloger de la troisième place les Plymouths, c’est incroyable aux vues des budgets alloués aux promotions des marques des Big Three qui se chiffrent en millions. Le titre Ambassador qui figure d’ailleurs sur la calandre a été choisi avec prémonition au temps de la Nash Motors, il reflète justement la grandeur de la marque, le milliard de dollars de ventes est dépassé.
Selon l’option V8 choisie, la motorisation développe 250 ou 270 chevaux qui lui donne une puissance loin d’être négligeable. Le Rambler subit quelques modifications en 1961 : la calandre s’étend, les phares se dédoublent horizontalement, les lignes perdent de leurs rondeurs au profit d’un style bateau.
Les choix effectués perturbent quelque peu les ventes. En 1963, celles-ci reprennent leur envol avec la suppression des ailerons bizarres cependant il faut retranscrire le marché qui lui attribue seulement la sixième place.
Le modèle le plus couru demeure le Rambler 660 qui comporte nombreuses options standardisées : accoudoirs et tapis entre autres. Celui-ci n’accepte peu d’évolutions jusqu’en 1967, AMC se consacrant davantage à sa nouvelle Marlin. La refonte de l’ambassadeur s’effectue donc en 1967 qui s’améliore dans tous les domaines : plus belle esthétiquement, on retrouve l’alignement vertical des phares propre à l’époque, son empattement grandit, elle reste moins chère que la concurrence…
La climatisation de série à partir de 1968, AMC est le pionnier dans ce domaine qui lui confère une étiquette de savoir-faire plus qu’intéressante cependant le Rambler est en fin de vie, le dernier modèle sort de l’usine de Wi le 30 Juin 1969. Pour cette année le relooking permettant de disposer d’un moteur plus puissant et l’aménagement intérieur agrandit n’ont pas suffit. Il restera une étincelle de son âme dans des modèles hors des Etats-Unis et sous d’autres noms ; on retrouve ainsi au Mexique, en Argentine ou Australie jusque la fin des années 80 des imitations Rambler qui ont la même plateforme.