Il fallait s'attendre à une réaction. Elle n'a d'ailleurs pas tardé. Pékin vient d'annoncer la réussite des tests de son système national de défense antimissile. Une première pour la Chine qui peut désormais s'enorgueillir d'avoir entre ses mains une technologie de défense équivalente à celle des grandes puissances occidentales.
Et cela tombe plutôt bien, puisque les États-Unis viennent de reconnaître, il y a quelques jours, avoir vendu le système "Patriot" d'interception de missiles à Taïwan... Taïwan, la rebelle insulaire, Taïwan, le poil à gratter de la politique régionale chinoise. D'aucuns s'interrogent donc sur le "timing" de cette annonce. Y aurait-il un lien de cause à effet entre les ventes d'armes américaines et ce tour de force de Pékin?
Pour de nombreux experts, la coïncidence est fortuite, la Chine ayant prévu de longue date ce test. En outre, Pékin a les moyens de "punir" Washington sur de nombreux autres dossiers (nucléaire iranien, diplomatie envers la Corée du Nord), de façon bien plus dure. Enfin, un test ne signifie pas une efficacité absolue sur le long terme. Les échecs de la Russie dans ce domaine, aux débuts des années 2000, avaient encore prouvé que maitriser un système de défense aussi perfectionné demandé beaucoup d'efforts. S'il y a de quoi, côté chinois, se féliciter d'un tel coup d'éclat, la technologie ne sera pas domptée avant plusieurs années.
(photo : silencematters)