Je peux enfin toucher mon chêne père, feuillu bien que dépourvu à la cime, trappu. Il veille sur la forêt. Je me sens bien, assise sur sa plus grosse racine et je prends un malin plaisir à m’amuser avec l’écureuil qui joue des cymbales. Je reste là des heures entières et j’entends mon chêne murmurer tout doucement, du haut de sa vigueur « tiens, garde l’écureuil roux, c’est ton cadeau ».
Mon animal sous le bras, je poursuis ma balade. Le soleil perce le petit chemin ombragé menant à la clairière, vaste et chaleureuse, accueillante, où un mimosa brille de mille feux. Il est la lumière, la connaissance. A chaque fois que je le retrouve, il grandit, surtout dans mon cœur. Il est épanoui et je n’ai de cesse de l’admirer. Il me rappelle ma mère avec sa belle chevelure et son allure élégante. Le plus beau cadeau qu’il m’a fait, c’est son amour.
Un peu plus loin sur le chemin, le jeune houx semble m’indiquer le lac dormant là bas. Il est un peu hirsute avec ses feuilles piquantes. Il est là, trop seul, semblant vouloir communiquer mais le sentier est bien désert. Alors, comme pour être certain qu’on le remarque, il fait reluire ses feuilles bien vertes et le soleil le met hautement en valeur.