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En hommage à notre président des faits divers
".../...C'est qu'il faut penser l'urgence avant tout comme une idéologie. Ainsi à chaque début d'hiver, notre société bienveillante découvre qu'il y a "urgence" à s'occuper des sans-logis. La conclusion que nous devrions logiquement en tirer, c'est qu'elle n'a toujours pas compris que tous les neuf mois l'hiver arrivait. Et pourtant, en n'étant pas polytechnicien, je peux m'affirmer sans trop m'avancer que aujourd'hui *dans dix mois l'hiver va arriver, qu'il y aura un certain nombre de gens dans la rue, j'assume même le risque de prévoir qu'il va faire froid...
Dans ces conditions, qu'est-ce que c'est que cette urgence, que sont ces urgences que tout un chacun peut prévoir si longtemps à l'avance?
Pour le comprendre il faut, comme nous le disions, prendre l'urgence comme une idéologie, celle qui correspond à la pensée unique et qui à vrai dire est une attaque en règle contre toute possibilité de penser.
Contester l'urgence, résister contre l'urgence ne revient pas à laisser les gens "sur le carreau" mais bien au contraire, résister contre l'urgence- et résister veut dire créer- est la possibilité de développer de nouvelles pratiques de solidarité et de partage.../..."
- *l'article a été écrit en février 98-
extrait de -Vous avez dit urgence?- Miguel Benasayag-regard-Le Lien social -n°.433-