Ces enseignants coupables de tous les maux.

Il y a pas mal de temps que lisant tout et n'importe quoi sur les enseignants et sur l'enseignement, j'avais envie de faire le point dans mes pensées, n'étant pas un spécialiste de la question j'ai toujours quelques réserves à m'exprimer, tant pis je me lache.

L'hérétique par ces billets successifs et par les critiques qu'il subit a fini de me convaincre.

L'élément essentiel des articles de l'Hérétique est quand même le souhait de voir l'école tirée vers le haut, vers l'excellence et il est vrai que les seules prises de position qui vont dans ce sens sont celles de F. Bayrou et du MoDem.

Depuis trop longtemps au nom d'un égalitarisme de pacotille, l'école est tirée vers le bas, de Mitterand et des fameux 80% de reçus au BAC qui ont conduit à abaisser le niveau de cet examen pour le réduire à une simple formalité, en passant par tous ces programmes qui pour lutter contre les traumatismes du redoublement font passer tout le monde en classe supérieure même si  le niveau n'est pas atteint, l'enseignement est tiré par le bas et galvaudé. Il suffit de constater que plus de 30% d'élèves entrent en 6ème sans savoir lire alors qu'un élève qui ne sait pas lire ne devrait pas quitter le CP. Que peut faire un élève qui ne sait pas lire en 6ème, sinon semer la zizanie et empêcher les autres de travailler. Quel avantage trouve t-il d'être en 6ème sinon de se faire traiter de cancre à longueur de journée.

Le programme du MoDem a cela de bon c'est qu'il me paraît pragmatique en ce sens qu'il privilégie l'enseignement dès le départ dans sa démarche vers plus d'égalité de traitement entre les enfants et donc vers plus d'égalité de chance. C'est sur la dernière année de maternelle et sur le CP, qu'il préconise que l'effort le plus grand soit fait. Contrairement à Sarkozy qui pense que les enseignants de maternelle ne sont bons qu'à changer des couches, je pense que tout au contraire ils ont un rôle essentiel pour développer l'éveil de ces enfants qui arrivent de couches sociales très différentes et de milieux familiaux qui en font des enfants multiples et malheureusement pour certains des enfants défavorisés par le peu de découvertes qu'ils ont pu faire et souvent même dans l'expression de la langue et dans la pauvreté de leur vocabulaire. C'est donc ces enseignants qui ont le plus gros travail pour éveiller les plus attardés et pour permettre aux autres de s'éveiller encore plus. Enfin arrêtons les errements de dire qu'un enfant en maternelle ne doit pas apprendre à lire. Que la lecture ne soit pas une fin en soi, est une chose, mais de grâce laissons à ces enseignants la possibilité d'initier à la lecture par des jeux permettant de reconnaître les lettres et de reconnaître les sons et pour ceux qui y arrivent de lire. Par des lectures de contes pour enfants ils vont leur donner le goût de la lecture et une motivation pour apprendre à lire.

Un critère qui devrait être imposé dans toutes les écoles primaires est de ne pas permettre qu'un élève quitte le CP sans savoir lire couramment. Dès le CE2, l'enseignant à un programme et n'a plus à perdre son temps à apprendre à lire, ce seul élément va permettre de redresser le niveau de façon considérable par le fait que les classes seront plus homogènes. Pour cela, il ne faut pas supprimer des enseignants mais au contraire doubler ou tripler le nombre d'enseignants en CP afin que les élèves qui ont des difficultés pour apprendre la lecture se trouvent dans des classes de moins de 10 élèves et le miracle se produira, tous les enfants ou presque sauront lire et écrire et ne seront plus en train de perturber des classes jusqu'en 3ème parce qu'ils ne savent pas lire.

Ensuite une orientation très sérieuse dès la 3ème vers les branches qui conviennent le mieux à l'enfant de sorte que ne passent en seconde que ceux qui ont le niveau pour suivre un enseignement long. Ceci suppose une revalorisation forte des autres branches. Enfin redonner au BAC toute sa valeur et sa noblesse en lui redonnant son caractère de porte ouverte vers la Fac et les écoles supérieures.

Pour terminer, contrairement à Sarkozy, qui il est vrai a peur de l'instruction, a du mal à parler la langue de Molière correctement et a eu des démêles avec la princesse de Clève, qui prône des quotas pour les grandes écoles pour les boursiers, comme F. Bayrou le dit si bien, ces boursiers n'ont pas besoin de quotas, n'ont pas besoin d'assistance ou de régime de complaisance, mais de plus de justice, d'un enseignement de meilleure qualité qui ne nécessite pas de passer par des écoles privées pour avoir accès à ces grandes écoles.

Arrêtons au nom de cet égalitarisme ridicule de détruire un élitisme dont on a de plus en plus besoin et qui devrait être la fierté de notre enseignement à tous les niveaux et pas seulement au niveau des grandes écoles.

Quant aux prises de positions des frères Cohn Bendit, elles sont à leur niveau et une grande gueule n'a jamais fait un intellectuel, du passage du livre de Daniel sur "l'initiation sexuelle" des enfants de moins de 5 ans à cette déclaration de Gabriel qui dit que l'enseignement c'est de la merde et que les enseignants sont des incapables, nous en sommes bien au même niveau d'ignominie. Il en est de même pour les attaques de C. Allègre sur la fainéantise des enseignants, S. Royal sur la nécessité de supprimer les vacances et de mettre les enseignants à 35h, de Sarkozy, encore lui, qui trouve que le curé est meilleur que l'enseignant pour inculquer la morale..... et j'en passe de meilleures faisant de ces enseignants qui n'y peuvent rien les boucs émissaires en les chargeant de tous les maux d'un système qui les étouffe.

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