En effet, le « caractère encore embryonnaire » du secteur de l'ebook fait que toute législation pourrait être prématurée. Selon les conclusions de l'Autorité, ce cadre « pourrait se révéler trop rigide ou rapidement obsolète et qui risquerait au final de ralentir le développement du marché ». D'autant que quelques problèmes dans cette transposition se posent.
En rappelant que le prix unique du livre papier visait « l'égalité des citoyens devant le livre, le maintien d'un réseau très dense de distribution et le soutien au pluralisme dans la création et l'édition », l'Autorité veut montrer que ces trois desseins ne peuvent pas forcément s'appliquer au livre numérique. Les raisons sont simples.
D'une part, la densité du réseau de libraires sur le territoire ne paraît pas pouvoir constituer un facteur d'accessibilité des consommateurs au livre numérique, celui-ci ayant vocation à être mis à disposition en ligne.En outre, il serait plus pertinent de laisser au marché le soin de se développer, bien qu'il soit tout à fait compréhensible que l'on tente de « limiter les risques de préemption du marché par un ou plusieurs opérateurs pionniers ». Néanmoins, cette hypothèse ne semble pas trouver de justification aux yeux de l'Autorité, qui recommande dès lors que l'on prenne le temps de l'observation, « durant laquelle aucun dispositif spécifique ne serait défini pour le livre numérique et où différents modèles pourraient cohabiter (fixation des prix par le détaillant ou par l'éditeur, système technique ouvert ou fermé de téléchargement du livre) ».
D'autre part, la diversité de la création et sa mise en avant auprès du public paraissent pouvoir être naturellement favorisées dans un monde numérique, pour au moins deux raisons : la diminution du coût d'édition, de traduction et de diffusion des ouvrages et le phénomène de « longue traîne », qui favorise la coexistence d'un nombre considérable de références et parfois l'émergence de marchés de niche.
Un à deux ans, par exemple, qui permettraient un recul nécessaire et indispensable pour savoir quoi faire. La nouvelle n'est pas forcément du meilleur goût alors que le rapport Zelnik, portant justement sur la réalisation d'une offre numérique légale, notamment dans le domaine de l'ebook, proposait justement de légiférer et adapter la loi Lang au livre numérique.
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