La criiiiise est finie. La reprise est de retour baignée d’un optimisme discret mais persistant.
Ah, et au passage, mais n’arrêtez pas vos activités pour ça, c’est trois fois rien, une bricole, … le Ministère du Budget (si si, la France a un budget) signale que les dépenses s’établissent pour novembre 2009 à 329 milliards d’euros et des brouettes, et le déficit général oscille généreusement autour de 143 milliard. Et des brouettes aussi.
Ce qui nous fait, tout bien compris, 187 milliards de recettes.
Autrement dit, en 2009, l’état a dépensé 75% de plus que ce qu’il gagne (ou a cramé 175% de ses entrées, si on veut). On n’est pas tout à fait à deux fois ce qu’il rackette, mais rassurez-vous, ce n’est que partie remise, à cette année : l’État vise, les joues roses et les sphincters totalement détendus autour du portefeuille, un déficit de l’ordre de 188 milliards.
Pour rappel et juste pour rire, le grand emprunt, c’est 32 milliards. Soit un gros cinquième du déficit. Sur les deux déficits cumulés de 2009 et 2010, ce grand emprunt jouera donc dans une proportion de moins de 10%, ce qui veut dire que 90% de ces deux déficits ont été et seront employés pour autre chose que des investissements d’avenir, qui eux sont normalement couverts par ce fameux Grraââând Emprunt (Marseillaise dans le fond s’il vous plaît).
Une question me taraude alors : en quoi ces centaines de milliards (plus de 300, pour le moment) auront permis (ou vont permettre) une amélioration sensible de la situation des citoyens français, sachant qu’ils s’inscrivent en plus des dépenses « normales » de l’Etat ?
Sur le plan des ministères régaliens que sont la Justice, la Police et l’Armée, par exemple, on note que les problèmes continuent de s’amonceler, mais qu’aucune amélioration palpable, aucun ouf de soulagement n’a été entendu récemment. Aucun « Il était temps » qui aurait permis de se dire que ces montagnes d’euros ont été, finalement, utiles.
Dans les autres ministères, on note que la situation n’est pas vraiment meilleure. Mis-à-part, peut-être, le Ministère de la Culture, tout frétillant de voir la loi HADOPI votée, et qui n’a pas l’outrecuidance de proclamer, encore et toujours, un Mankdemoyens que les autres ministères s’époumonnent à publier régulièrement, globalement, tout le monde couine.
Et on ne parle même pas ici des problèmes liés aux organismes sociaux, comme la branche Santé ou la branche Retraite de la Sécu, qui ne sont pas concernés par ces chiffres là, déjà particulièrement gratinés.
Il y a de quoi, je pense, lever quelques sourcils, non ?
Sarkozy avait prédit qu’il serait un président de la rupture. Effectivement : on a rompu le rythme pépère de l’enfoncement du pays pour passer à une vitesse supersonique où les dépenses tous azimuts ont depuis quelques mois perdu tout contact avec la réalité.
L’État a ainsi injecté 143 milliards d’euros de plus que d’habitude dans l’économie, et … la croissance est anémique, le chômage continue de grimper, les ministères les plus importants en ressortent aux solutions McGyver (scotch et trombones) pour simplement fonctionner normalement. L’État se prépare benoîtement à injecter à nouveau 188 milliards supplémentaires, et pour le moment, tout le monde semble trouver ça normal alors que le bilan du précédent shot massif a été … complètement nul.
Il faut quoi, exactement, pour dire « Stop » ?
Une autre question me vient à l’esprit : ils sont partis où, exactement, ces 143 milliard de plus ? Normalement, ça ferait 2200 euros par Français (homme, femme, enfant).
Avez-vous vu la couleur de cet argent ?