Curieux la vie si on réfléchit bien, très curieux. On nous donne, on nous reprend. Les vagues de la mer n'ont rien à nous apprendre. Arrêter son regard, le graver dans son coeur. C'est tout ce que nous pouvons faire. Je pense à ceux qui ont vu toréer Manolete, à ceux qui ont entendu jouer Wladimir Horowitz au Carnegie Hall, à ceux qui ont vu piloter François Cevert, ou chister Chiquito de Cambo. Nous serons bientôt de ceux qui auront vu jouer Agusti Waltari.
Quand on voit jouer Waltari c'est autre chose qui se met en place. Le corps devient corps, la main devient main. L'oeil se fait celui de l'aigle. Le coeur celui des héros grecs antiques. Je pense aux mots de la petite Simone Weil quand elle parle de la Pesanteur et de la Grâce. Avec Waltari on entre dans ce sujet, dans le vif de ce sujet.
Ils sont tous extraordinaires les de Ezkurra, Ducassou, Kurutcharry, Oçafrain, Etcheto, tous les autres, qu'ils me pardonnent de ne pas pouvoir les citer tous. La discipline à main nue est une des plus belles, des plus difficiles, des plus exigeantes de la pelote basque. Tous ceux qui la pratiquent sont des géants. Agusti Waltari est l'un d'eux ni plus ni moins. C'est un homme ainsi que je l'écrivais plus haut.
Il faut aller à Ascain samedi prochain, 16 janvier, à 17h. Il sera là. Il retrouvera Paxkal de Ezkurra pour un match défi. Vous verrez jouer Mozart. Vous pourrez serrer la main à Agusti Waltari, le complimenter. Paradoxe, l'homme est un immense sportif, il survole les Everest de la pelote basque, mais il est si discret, si gentil, si accessible. Un homme Agusti Waltari. Oui, un Homme.