Magazine Politique

La violence des mots ne résoudra jamais la violence...

Publié le 12 janvier 2010 par Jarousseau

Un élève de 18 ans d'un lycée du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) est mort, vendredi 8 janvier, après avoir été poignardé par un camarade à l'intérieur de son établissement. Ce drame qui intervient quelques jours après la mort d'un jeune de 16 ans dans un centre commercial de Cergy et la mort d'un enfant de 12 ans lors d'une fusillade en pleine rue à Lyon à la mi-décembre relance un triste exercice verbal des dirigeants de droite de ce pays qui consiste à surjouer l'émotion autour de ces drames afin de justifier la politique sécuritaire du gouvernement. Le traitement médiatique de ces faits divers tragiques m'inspirent un profond sentiment de malaise.
Comment peut-on généraliser et tirer des conclusions à partir d’un événement si particulier ? Comment peut-on justifier une politique sécuritaire et stigmatiser la jeunesse en s’appuyant sur un fait si singulier ? Toutes ces déclarations et ces analyses à chaud me semblent indécentes et presque injurieuses pour les familles des victimes. Car le meurtrier qui a commis cet acte horrible qui conduit à détruire la vie a aussi détruit la sienne… Et mes pensées vont d’abord à tous ceux qui aujourd’hui sont dans le chagrin et qui attendent certainement plus de compassion que de déclarations intempestives.
Depuis la mort d’un lycéen au Kremlin-Bicêtre, la ministre de l’Enseignement supérieur, mais surtout tête de liste UMP pour les régionales d’Ile-de-France, multiplie les interventions indécentes dans le seul but d'en tirer un éventuel avantage électoral. C'est proprement indécent. Aujourd’hui, on l’entend réclamer la création de postes de surveillants dans les lycées, ce qui ne manque pas d’air dans la bouche d’une ministre co-responsable, avec le gouvernement auquel elle appartient, de la suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans l’Education nationale !
La mort d’Hakim aurait dû faire taire ou à défaut faire réfléchir, ceux qui depuis huit ans sont en responsabilité dans ce pays. La gonflette verbale ne résoudra jamais rien. Fadela Amara en ressortant le terme du "kärcher" pour "nettoyer la violence qui tue nos enfants dans les cités" fait finalement, sans le vouloir, un aveu d'impuissance dans sa capacité et celle du gouvernement auquel elle appartient, à améliorer la vie de gens dans les quartiers populaires.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jarousseau 239 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines