Magazine France
Voilà… six mois sont passés… depuis le 6 mai nous sommes dans une France de l’HyperPrésidence… Nicolas Sarkozy est Tout… de Président à député en donnant parfois l’impression d’endosser le costume d’opposant au gouvernement. Et la Gauche dans ce paysage… peu ou pas grand-chose à signaler… petit balayage d’une décomposition qui n’en finit plus et même avec ce débat avorté sur un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne, on a un peu l’impression de voire les champions du non surjouer une partition comme si le cœur n’y était pas. De cette fausse bataille, l’impression d’un amalgame incohérent perdure… difficile de rassembler une mosaïque de 55%... je serais tenté de dire que c’était écrit. Aucun parti, aucune composante à gauche de la traditionnelle partition de notre paysage politique n’échappe à ce marasme et rien ne semble être en mesure d’apporter un espoir minimal. A l’extrême gauche… sans parler de Lutte Ouvrière dont on se demande si elle résistera au retrait d’Arlette Laguiller… il ne s’y passe rien si ce n’est la nième tentative de la LCR de lancer un parti résolument anticapitaliste…. Dans son coin et donc vouer à l’échec. Au mieux on retiendra qu’avec Olivier Besancenot, Léon Trotski est mort, l’icône du Che bouge encore… c’est somme toute assez dérisoire… enfin, le « petit soir » est prévu pour janvier… Le Parti Communiste… … sans être dans les arcanes du parti… on peut penser qu’il joue sa survie avec les prochaines municipales… sinon… très honnêtement je ne vois rien d’autre. On peut aussi parler des électrons libres comme José Bové… au fait où est-il… Clémentine Autain… nouvelle star de cette gauche hypothétique… et qui au jeu des parachutages n’a rien à envier au président du MJS Razzye Hamadi… au fond… quoi de nouveau chez eux… ni plus tout jeune, ni totalement tout vieux ; je me retrouve, au-delà des divergences de fond, assez peu dans leur façon de faire de la politique… on peut ajouter un Mélenchon dont on se demande combien de temps encore pourra-t-il tenir « son » écartèlement permanent… sans jamais totalement assumer et tirer les conclusions de son positionnement… en même temps, le congrès du PS est encore loin… Transition toute trouvée pour aborder le grand corps malade de la gauche… le Parti Socialiste et son chant polyphonique dissonant… autant de voix que de militants… incapable de se projeter dans un quelconque débat de fond… par peur de devoir tirer certaines conséquences car pour avoir plus chaud, il faut se serrer les uns contre les autres (au moins chez les cadres dirigeants, toutes tendances confondues). Alors pour faire semblant, on laisse une page dans l’hebdo à des intellectuels… et même au grand Laurent Joffrin… c’est vous dire. Pour le reste, on n’a toujours pas trancher sur la ligne à opposer à Sarkozy… le temps d’un plateau de télévision, d’une estrade, on donne temporairement le change… et le temps de l’assemblée arrive… et là… on ne sait plus quoi penser… on fait NPPV sur l’augmentation pharaonique du Président… on est 27 au moment du vote sur la franchise médicale. Alors… alors rien… 6 mois après… jamais je n’ai eu le sentiment aussi fort d’une gauche en retard de plusieurs années… et comme voix d’une opposition résolue à Sarkozy, les centaines de blogs aux sensibilités si diverses, ce cinquième pouvoir tant décrié par une presse en mal d’adaptation à ce média…. Attendre alors… je ne sais plus quoi attendre… peut être tout simplement que s’ouvre un débat franc et ouvert… sans que surgisse à chaque désaccord la suspicion droitière ou gauchiste… c’est par sa diversité, par sa capacité au dialogue que la gauche peut sortir du trou… encore faut-il que chacun partage ce socle commun… bien après, il sera tant de poser les noms et les ambitions…