Un père sans-papiers séparé de sa famille la veille de Noël
Publié le 11 janvier 2010 par Dominique Lemoine @lemoinedoLe 24 décembre 2009, le tribunal administratif d’Orléans a confirmé l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière de Caleb Bah, séparant cet homme de 42 ans de sa famille la veille de noël. Après dix années à travailler légalement en Allemagne, il avait finit par rejoindre sa famille en France, en 2003, malgré le refus des autorités de lui accorder une carte de séjour. Il vivait depuis près d’Orléans avec sa compagne, en situation régulière, et quatre enfants, tous scolarisés.
Caleb Bah était arrivé en Allemagne en 1993 où il a vécu et travaillé légalement. Il a voulu rejoindre sa compagne Sarah qui vivait en France avec quatre enfants, mais sa demande de carte de séjour lui a été refusée. Il avait pourtant obtenu un diplôme très recherché dans la sécurité et avait été capable de présenter trois propositions d'embauches à la préfecture. Après de nombreux allers-retours entre Hambourg et Orléans, il décida de s’installer en France fin 2003, afin de s'occuper de Sarah et des enfants. Sans-papiers, il se démenait pour aider sa famille et régulariser sa situation. Au bout de plusieurs années, la validité de son diplôme ayant expiré, il le repassa et le réussit à nouveau en décembre 2009. Muni de ce diplôme et d’une proposition d'embauche sûre dans le domaine de la sécurité, il allait pouvoir déposer une nouvelle demande de carte de séjour lorsqu'il a été arrêté, samedi 19 décembre, au cours d'un contrôle de la route. Le tribunal administratif d’Orléans a confirmé l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF), le 24 décembre, devant sa famille et ses amis effondrés. Caleb fut immédiatement conduit au centre de rétention du Mesnil-Amelot, de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, où il se trouve actuellement.
Alors qu’il avait pu travailler légalement en Allemagne depuis 1993, Caleb n’a pas de papiers en France. Pourtant, sa compagne, Sarah, et les quatre enfants y résident légalement. Sarah travaille dans un service public en CDI. Les deux plus jeunes enfants, mineurs, sont encore à charge. Tous sont scolarisés et la famille est très bien intégrée, Sarah s’inscrivant même dans la vie politique locale où elle a participé à la campagne des élections municipales.
Caleb allait chercher les enfants à l’école et s’en occupait, tandis que Sarah travaillait jusqu’au soir. Il allait ensuite la chercher en voiture à son travail, à l’autre bout de la ville, alors qu’elle n’avait plus de bus pour rentrer. Caleb est un facteur de stabilité pour les enfants et un pilier indispensable de la famille. Son expulsion crée une situation dramatique pour sa compagne et pour les deux enfants mineurs qui se retrouvent livrés à eux-mêmes tandis que leur mère travaille.
Ironie de l’histoire : alors qu’on associe souvent immigration illégale et insécurité, le travail pour lequel Caleb demandait des papiers était précisément dans la sécurité.
Source: lerebond
Pétition pour la régularisation de Caleb Bah
Le personnel, les organisations syndicales du centre de traitement du courrier d'Orléans-Fleury ainsi que de simples citoyens tiennent à vous informer qu'ils apportent tout leur soutien à Sarah et à ses quatre enfants, suite à la décision du tribunal administratif confirmant la demande de la Préfecture du Loiret de reconduite à la frontière de son compagnon Caleb Bah, père de ses quatre enfants.
Cette décision nous apparaît d'autant plus incompréhensible que M. Bah apportait des garanties importantes d'insertion, et non des moindres :
- Régularisation de longue date de sa compagne en CDI à temps plein à La Poste,
- Relation stable depuis des années dans un foyer commun,
- Présence de deux enfants à leurs charges - 8 et 14 ans -,
- Régularisation de leurs filles, majeures et aujourd'hui étudiantes,
- Nombreuses démarches pour arriver enfin après plusieurs formations, à une promesse d'embauche en CDI date du 12 décembre 2009 dans une entreprise ayant pignon sur rue et à laquelle la Préfecture du Loiret a d'ailleurs quotidiennement recours.
Aussi, le personnel du centre de traitement du courrier d'Orléans-Fleury, les organisations syndicales ainsi que de nombreux citoyens qui s'associent à cette démarche vous demandent de bien vouloir revoir votre décision avec humanité et de faire jouer votre pouvoir discrétionnaire afin que cette famille puisse de nouveau être réunie et poursuivre une vie normale.
C'est tout le sens de notre démarche.
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