Toxicité du maïs OGM : la divison des chercheurs
L'étude du Criigen (Comité de recherche et d'information indépendant sur le génie génétique), publiée en décembre dernier, portant sur trois OGM de Monsanto " n'apporte aucun élément scientifique recevable susceptible de leur imputer une quelconque toxicité hématologique, hépatique ou rénale ", selon un avis du Haut Conseil des biotechnologies, publié mercredi 6 janvier 2010. Un nouveau rebondissement dans l'univers impitoyable des OGM !
Une étude, publiée dans la revue International Journal of Biological Sciences en décembre dernier, montrait la nocivité de trois maïs génétiquement modifiés de la firme américaine Monsanto (MON810, MON863 et NK603).
Ainsi, pour la première fois au monde, les tests confidentiels de Monsanto qui ont permis les autorisations internationales de trois OGM commercialisés ont été contre-expertisés par des chercheurs du Crii-Gen, de l'Université de Caen et Rouen.
" Cette publication internationale montre des effets particuliers liés à la consommation de chaque OGM, différents selon le sexe et la dose. Ils sont associés aux foies et aux reins, les principaux organes réagissant lors d'une intoxication alimentaire chimique. D'autres effets touchent le coeur, les surrénales, la rate et les globules sanguins ", attestait le Criigen, le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique, le 11 décembre 2009.
Lire notre article "3 OGM de Monsanto reconnus toxiques pour la santé !"
"Le CRIIGEN dénonce les avis précédents de l'EFSA, de l'AFSSA et de la CGB, comités européen et français de sécurité des aliments, qui se sont prononcés sur l'absence de risques sur ces tests de 90 jours seulement, pour lesquels ils n'ont pas analysé eux-mêmes dans le détail les statistiques. Le CRIIGEN souligne à présent le conflit d'intérêt et l'incompétence de ces comités pour contre expertiser la présente publication ; parce qu'ils se sont déjà prononcés positivement sur les mêmes tests en négligeant les effets secondaires", peut on lire sur le site du CRIIGEN.
Suite à la publication de cette étude et ces résultats plutôt alarmants, l'association française des biotechnologies végétales est alors montée au créneau. L'AFBV a sévèrement critiqué cette nouvelle publication contre les maïs OGM.
" Cette "étude" est en réalité une nouvelle analyse statistique et une nouvelle interprétation de données déjà existantes en quelque sorte "recyclées" et bien connues depuis longtemps mais n'est nullement le résultat de nouvelles expérimentations. En effet dans cette analyse, M. Séralini utilise toujours les mêmes données biologiques de base déjà publiées en 2004 et utilise à nouveau les mêmes analyses biostatistiques pour mettre en cause, comme il l'avait déjà fait en 2007, la sécurité sanitaire de ces trois maïs OGM. Les toxicologues et statisticiens consultés par l'AFBV émettent de très sérieuses critiques sur la rigueur et la pertinence de cette publication ", écrit l'AFBV dans un communiqué.
Pour information, M. Séralini est un chercheur reconnu, et plusieurs fois primé, qui accuse très clairement (pour l'avoir vu lui même) les lobbies de faire pression sur les chercheurs censés tester les OGM pour obtenir un rapport favorable.
Le député UMP de la Moselle François GrosDidier a saisit le Haut Conseil des biotechnologies (HCB). Pour lui, il est " urgent d'exiger l'extension du principe de précaution à toutes ces variétés de maïs autorisées pour la consommation animale et humaine dans l'Union européenne ".
Mais nouveau rebondissement en ce début d'année : le HCB rend son avis et souligne dans son communiqué qu' " aucune conclusion définitive ne peut être tirée en raison des faiblesses des analyses statistiques proposées ".