
Petite précision : en fait, l'homme estime qu'il n'a plus besoin des éditeurs, parce qu'il a lui-même son propre fan-club, en quelque sorte. Et bilan des courses, il fait sa petite révolution. « J'en ai assez des éditeurs blasés et des libraires boycotteurs. J'ai imprimé mille exemplaires de ce roman, qu'on ne pourra commander que sur ma plate-forme, marcedouardnabe.com. »
Alors, quels romans sont proposés ? Eh bien, à l'époque où les Éditions du Rocher furent vendues, Nabe alors mensualisé n'avait pas reçu ses paiements comme il se devait. Il intenta alors un procès qu'il gagna, pour rupture de contrat abusive. Bilan des courses, il récupérer ses titres et ses droits. Ce qui est amusant, c'est qu'en revanche, il affiche toujours les couvertures des livres ainsi parus, de même que ceux publiés ailleurs, comme chez Gallimard par exemple. Les droits sur les livres s'étendent-ils aussi aux couvertures ? Hmm...
Dans tous les cas, comme le note avec acidité Wrath, c'est bel et bien l'argent qui semble mobiliser l'attention de l'auteur. « Au lieu de toucher mes misérables 10 % de droits d'auteur, désormais, je serai à 70 % », assure Nabe. Après tout, 695 pages, pour 28 € plus 1,46 € de TVA et les frais de port, cela semble tout de même bien cher payé, non ?
De même, Petits riens sur presque tout, qui avait été publié en 92 était alors vendu 150 F... loin des 60 € réclamés aujourd'hui. Et c'est ainsi pour la quasi-totalité des ouvrages : 70 € par-ci, 40 € par-là, 50 € à ma gauche ou 35 € à ma droite et ainsi de suite. Alors oui, en jouant sur la rareté, on peut se dire que finalement, le prix des livres peut augmenter. Et qu'en somme, le monsieur semble en droit de vendre au prix qu'il souhaite les 22 livres qu'il a récupérés suite à son procès gagné...
« Je me suis retourné contre eux et j'ai récupéré la propriété éditoriale de tous mes livres, car il n'existait pas le moindre contrat écrit, mes relations avec Jean-Paul Bertrand ayant été fondées sur la parole », précise-t-il à l'Express. Et s'il peut en effet les rééditer « quand je veux », libre à lui de facturer autant qu'il veut surtout. Y compris le Régal des vermines, ou Je suis mort, paru chez Gallimard. Mais quid des livres publiés au Dilettante ? Ben, rien... ils y sont toujours...
L'autoédition a du bon... L'envie de vivre de sa plume - passée et future - tout autant... De là à ce que les lecteurs se sentent l'âme de vache à lait...