Magazine Politique
Dans un entretien au quotidien Dauphiné Libéré, la tête de liste du PS en Isère pour les élections régionales regrette le "manque de droite".
Alors que la tête de liste régionale Françoise Grossetête remplit toutes les qualités pour conduire une campagne dynamique dans une région traditionnellement de droite, Bernard Soulage, leader du PS pour les régionales dans l'Isère, révèle combien il se réjouit aujourd'hui dans un département clef (l'Isère) de la démobilisation totale de la formation de la majorité présidentielle (voir quotidien régional du jour en première page !).
C'est un leader socialiste souriant, cool, qui ironise sur l'opposition qu'il ne voit pas venir ... Une révélation publique inhabituelle qui dénote bien la confiance qui anime le PS en Isère qui en est presque à regretter de ne plus avoir d'adversaire ... à droite.
Il est vrai qu'à 60 jours du vote, la liste n'est pas arrêtée. Le programme départemental n'a pas été présenté. Les réunions publiques ne sont pas engagées.
"Tout ça pour ça" : c'est le commentaire qui prévaut y compris dans des cercles très proches de Michel Savin, patron de l'UMP 38.
L'été 2008 paraît bien loin. Il était alors question d'un "nouveau souffle", de la "réconciliation attendue", d'une opposition "dynamique" ... 19 mois qui tranchent avec la réalités de faits qui ne dépendent que de Michel Savin et de son cercle rapproché.
Il était question de transparence quand maintenant le nombre même de militants en Isère relève d'un "secret défense" jalousement gardé.
Il était question d'un site Internet qui favorise le débat interne quand maintenant ce sont les sites Internet de journaux qui révèlent les courriers confidentiels parsemés de considérations mesquines bien éloignées des enjeux collectifs.
Il était question d'un "travail en commun" alors que des lettres circulent par voie de presse demandant des sanctions, des punitions, des mises à l'écart, des exclusions contre des personnes accusées de "délits d'opinions".
Il était question de travaux permanents alors même que les militants de cette formation politique n'ont reçu aucune information papier, aucune revue périodique.
Les régionales n'ont donné lieu à aucun appel public à candidatures. Le programme régional n'a fait l'objet d'aucune consultation interne si ce programme existe ?
La contribution départementale au programme régional serait jugée très faible par les autres départements.
Un "paquet bloqué" concernerait les régionales et les sénatoriales. Trois membres éligibles des régionales seraient aussi sur la liste des 5 membres des sénatoriales de 2011. Comment expliquer ces cumuls généralisés de candidatures ? Les "talents" dans la fédération UMP 38 sont-ils aussi peu nombreux pour que les mêmes candidats le soient partout ?
C'est une crise sans précédent qui couve. Faute de pouvoir voter avec les mains puisqu'ils n'ont été consultés ni sur les listes ni sur les priorités d'un programme, les militants auraient déjà voté avec les pieds en quittant cette formation et en adressant au Secrétaire national un flot de courriers d'explications.
Comment expliquer une telle crise alors même qu'il ne dépendait que des instances locales de respecter le contenu même de leur programme ? Pourquoi s'en être écarté aussi rapidement et aussi radicalement ? Le temps des explications approche. Elles seront difficiles dans ce Département.