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Un virus qui fait débat (3 de 4)

Publié le 11 janvier 2010 par Suzanneb

Poursuivons aujourd’hui l’analyse de cette vidéo «Un virus qui fait débat» diffusée sur ARTE. Je rappelle aux lecteurs que les parties un et deux ont déjà fait l’objet de billets.

France

Avant sa carrière politique, la ministre de la santé Roselyne Bachelot, a passé plus de dix ans au service de l’industrie pharmaceutique, notamment comme chargée des relations publiques d’un grand groupe. Une imbrication que l’on retrouve à l’Institut Pasteur, co-financé par l’État. Sa directrice, Alice Dautry, siège en tant qu’expert au conseil d’administration du LEM (le Symdicat de l’industrie pharmaceutique), elle a décliné toute interview, comme les membres de l’Institut [Pasteur].

Ces exemples d’intrication avec la politique sanitaire seraient loin d’être les seuls.

Le système manque de transparence. Il est quasiment impossible de comprendre quelles décisions sont influencées par quels réseaux.

Angleterre

Sir Roy Anderson, recteur de l’Imperial College de Londres, conseille l’OMS et le gouvernement dans la lutte contre le virus [AH1N1]. Il a publiquement défendu les remèdes anti-grippe. On a découvert que ce chercheur percevait un salaire de 136 000 £uros par an de GSK (Glaxo Smith Kline) qui tire des milliards d’­£uros de la vente du nouveau vaccin.

Allemagne

En Allemagne le lobby pharmaceutique est particulièrement puissant. Les entreprises fixent elles-mêmes les tarifs des médicaments sous brevets, qui ne font même pas l’objet de négociations comme dans d’autres pays d’Europe. En Allemagne, les caisses d’assurance maladie doivent rembourser les médicaments, quels que soient leurs prix. Tous les efforts du monde politique pour changer cet état de fait, ont échoués.

Mystérieuses inter-pénétrations entre l’industrie, les gouvernements et la recherche.

gerd-glaeskeIl y a beaucoup de lobbyisme dans ce système et il s’étend aussi bien à la recherche. (…) Je pourrais vous nommer de nombreux experts de la santé qui ont des contrats de consultants et qui, à ce titre, font de la publicité pour certains produits, certaines thérapies en particulier.

Est-ce qu’un chercheur peut se permettre d’embarquer dans ce système ? Est-ce qu’il peut accepter l’argent de l’industrie pour financer ses recherches ?

L’industrie ne donne jamais d’argent sans rien attendre en retour.

- Pr Gerd Glaeske, chercheur en pharmacologie de la prévention, spécialiste de la santé (Université de Brême, Allemagne)

Frank von Sonnenburg, responsable des tests de vaccination en Allemagne, voit bien l’influence de l’industrie pharmaceutique sur la recherche. (9:00m)

Ce serait bien que des sommes substantielles soient allouées à la recherche sur les vaccins, cela nous permettrait de faire certaines études sans dépendre de l’industrie pharmaceutique. Actuellement c’est difficile de le faire car il n’y a plus beaucoup d’argent. C’est l’industrie qui paye la majeure partie de la recherche sur les vaccins.

Quelques recherches supplémentaires m’ont permis de découvrir que:

“Le budget de l’Agence Européenne du Médicament (EMEA) pour 2007 révèle qu’environ deux tiers de ses revenus soit 105 870 000 euros proviennent des honoraires collectés auprès des compagnies pharmaceutiques pour «services rendus» en termes d’évaluation des médicaments tandis que la Communauté Européenne contribue pour à peine un tiers au budget total de 154 538 000 euros.

European Medicines Agency – Budget for 2007 (haut de la page 2)


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