Ainsi donc, me voici qui répond à l'appel de la meute, fédérée par le TdC, pour livrer, à mon tour, mon top 20 des films qui ont marqué mes années 2000.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces années auront été riches en rebondissements cinématographiques... et qu'elles comptent double d'un point de vue cinéphilique pour la boulimique
de films que je suis aujourd'hui. Car, si c'est Indiana Jones, en 1998, qui a éveillé ma conscience cinéphile, ma culture ciné, elle, s'est forgée sur le tard, à partir de 2001. En fait, je
dois bien plus que de fantastiques heures de lecture à J.K. Rowling! Avec la sortie d'Harry Potter au cinéma, et la vague de films fantastiques sortis à la même période, Le Seigneur des Anneaux
en tête, ma passion pour une certaine catégorie de cinéma s'est emballée, et m'a conduit à consommer les films à vitesse grand V.
Je vais en décevoir plus d'un, sans doute, en faire soupirer d'autres ou en agacer beaucoup, mais mon top 20 des années 2000 oubliera honteusement les films consacrés par la critique, boudés
par moi. Me prendre la tête devant un film n'a jamais été ma vocation. Lorsque je m'installe devant un écran de cinéma, j'entend m'évader, frissonner, m'éxalter, oublier qui et où je suis... et
pas me farcir des récits apitoyants, larmoyants, sur-intelligents ou sujets à polémique. Le quotidien me semble bien assez fade et grisâtre pour m'infliger un surcroît de prise de conscience dans
les salles obscures ou un triturage de méninges abscons. Je ne crache pas sur le cinéma d'auteur, qui sait me ravir, de temps en temps, ou sur les grands classiques qui me rebutent de prime abord
et que je finis par apprécier... en admettant que je sois dans les conditions adéquates.
Je ne suis pas obtue. Non.
Je suis une entertainment addict. Et j'assume.
Je vais donc semer un brin de zizanie dans les stats du top 20/2000 du TdC. Pas de Gus van Sant chez moi, de Cronenberg, ou de Frears. Désolée. Plutôt du Jackson, du Shyamalan, du Nolan... et du
Burton. Des réalisateurs qui ont marqué pour jamais ma cinéphilie et façonné une part de mon regard sur le 7ème art. Il va y avoir du blockbuster, oui, c'est
indéniable. J'espère néanmoins que les lecteurs de ce top, avant de lever les yeux au ciel, essaieront de comprendre mon positionnement à la lecture de mes arguments.
Voici donc le top 20 de la précédente décénnie façon Ashtray-girl... Pas de hiérarchie dans ce top, à part pour les 3 premiers films cités. Donc, pas la peine
de hurler au scandale. OK?
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Si, d'habitude, je suis plutôt incertaine quand à la hiérarchie de mes classements, je suis en revanche catégorique sur ce point: la trilogie de Peter Jackson figure en tête de celui-ci,
présidant au panthéon de mes films, il me semble. Véritable aventure cinématographique et humaine, adaptation brillante d'une oeuvre colossale réputée inadaptable, chef d'oeuvre incontestable -
et peu contesté, de fait - référence absolue résultant d'un travail de titans, The Lord of The Rings a
electrisé le début de ma décénnie, et s'est imposé comme l'oeuvre indétrônable contre laquelle, jusqu'ici, nul autre n'a su rivaliser côté coeur. Une trilogie épique en diable, repère
inébranlable, duquel je suis certaine de ne jamais me départir.
1. The Return of The King
2. The Fellowship of The Ring
3. The Two Towers
Une autre certitude quant à ce classement c'est que, indépendamment de la qualité discutable de son adaptation éclectique au cinéma, la saga de l'apprenti sorcier ne pouvait qu'y figurer en bonne
place. Ne serait-ce que parce qu'il a réellement "habité" toute cette décénnie, avec la sortie dés 2001 de Harry Potter and
The Philosopher's Stone de Chris Columbus, et créé dans son sillage un raz de marée impressionnant, qui
n'aura, au final, épargné personne. Fan des romans, plus réservée quant aux récentes adaptations, je reste bluffée par l'univers si riche déployé sous mes yeux à chaque volet. La palme
revenant au génial Alfonso Cuaron et à son Harry Potter and The Prisoner of Azkaban, meilleur film
de la saga à ce jour - celui que je retiendrais pour ce classement - et reflet parfait de ce qu'aurait dû être, de bout en bout, le monde d'Harry Potter & co à l'écran. On sait
aujourd'hui que la magie a bel et bien ses limites: celles du marketing, qui gâche un peu le tableau. Reste une dose de rêve assez considérable, qui aura suffit à imposer la saga pour jamais.
Sacré tour de force: je redeviens une gamine à chaque coup.
4. Harry Potter and The Prisonner of Azkaban
C'est bête à dire, mais la saga Star Wars, je l'ai découverte assez récemment. En 2002, en fait, lors de la sortie de l'Episode II: Attack of the Clones (mon p'tit chouchou soit dit en passant). Mais la fièvre qui a accompagné la sortie de l'ultime volet, faisant le pont
entre la prélogie et la trilogie originelle, m'a contaminée durablement. La saga, j'en suis tombée amoureuse, et l'Episode
III: Revenge of The Sith, m'a collé de sacrés frissons. Les échos de cette galaxie fort fort lointaine nous parviendrons sans doute encore à travers quelques
décénnies...
5. Star Wars Episode III: Revenge of The Siths
Il n'est peut-être qu'un remake, mais ce Ocean's eleven restera dans les annales comme l'une des comédies les
plus classes de tous les temps. Un casting de rêve (on en a les yeux qui piquent), un scénario aux petits oignons, des dialogues ciselés à l'or fin, un humour ravageur, un charme irrésistible
décliné au gré d'une brochette d'acteurs on ne peut mieux assortis (le duo Clooney/Pitt, cabotin au possible, est à tomber), un coup de poker phénoménal, et une mise en scène assaisonnée au
caviar. J'en raffole! Grâce à cette petite pépite de Soderbergh, mes années 2000 ont commencé sur les chapeaux de roue. Une suite génialissime, un troisième
opus dont on se serait passé, la bande à Ocean à définitivement marqué ma décénnie. Bande de lascars!
6. Ocean's eleven
Je n'ai jamais été une grande adepte des films de pirates, étant gamine. Je crois d'ailleurs n'en avoir vu qu'un, qui ne m'a pas laissé de souvenir impérissable. Quand le Black Pearl a croisé ma
route, toutes voiles dehors, j'ai fait la moue. Et pourtant... Rarement un film m'aura autant enthousiasmé. Le goût de l'aventure, l'ivresse du large (et du rhum), le panache, l'appel de
l'or, l'humour malhonnête et les maudits pirates, tout y est pour faire baver d'envie les aspirants boucaniers du monde entier. En ce qui me concerne, le Capitaine Jack Sparrow n'aura qu'un mot à
dire pour m'enrôler sur son vaisseau délabré... Drink Up Me Hearties, yo ho!
7. Pirates of The Caribbean: The Curse of the Black Pearl
8. Pirates of The Caribbean: Dead Man's Chest
Je fais rarement les choses comme tout le monde, et rarement dans le bon ordre. Voilà pourquoi, l'abominable ogre vert, je l'ai découvert... en cours de route. Mes aventures à Fort Fort Lointain
ont commencé avec Shrek 2. Et, contre toute attente, moi, l'allergique chronique aux animés et autres
fantaisies illustrées, ait été immédiatement conquise... au point d'en redemander! Je dois donc à Shrek (et à
DreamWorks) de m'être réconciliée avec le genre animé. Inutile de vous dire que la saga compte parmi mes incontournables... On the route encore vers l'aventure!
9. Shrek 2
J'ai très longtemps rechigné à le voir celui-ci car, oui, la Ashtray est une poule mouillée, s'épouvantant allègrement devant la moindre goutte de sang (bon, peut-être pas à ce point-là). Du
coup, l'histoire d'un cavalier se baladant sans tête et étêtant joyeusement les habitants d'un village paumé dans la brume et la grisaille, ma foi... Pas trop mon trip. Et puis, un beau jour,
allez savoir pourquoi... D'emblée, j'ai eu le coup de foudre pour cette sombre histoire au creux d'une sinistre forêt, son ambiance gothique, et ses personnages si marquants, le détective Ichabod
Crane en tête (sans vilain jeu de mot). Ce fut pour moi l'occasion de découvrir l'univers si particulier de celui que je considère aujurd'hui comme un véritable visionnaire, maître Tim Burton, et la confirmation que Johnny Depp est, à n'en pas douter, le meilleur acteur de sa génération. Méga coup de coeur.
10. Sleepy Hollow
Je n'en ai jamais fait mystère: M. Night Shyamalan est l'un des réalisateurs que j'admire le plus au monde. Son univers, la dimension profondément humaniste
et visionnaire de ses films, sa maîtrise absolue du récit, du cadre, et de la direction d'acteur, en même temps que cette "patte" qu'il a su apposer à chacune de ses oeuvres, en font un véritable
modèle à suivre. Je suis une inconditionnelle de tous ses films et, si je considère que Signes est sans doute
l'un des plus aboutis, celui que je considère comme un véritable bijou n'est autre que Le Village. Véritable
claque filmique, il a laissé en moi une marque indélébile. Son travail sur l'atmosphère, la couleur, et l'intrigue, sont absolument épatants. Je ne saurais jamais dire avec exactitude à quel
point ce film m'a renversé. Je m'y essaierais peut-être, un jour, au détour d'une critique. Pour l'heure, il est l'un de mes meilleurs souvenirs de la décénnie.
11. Le Village
L'agent 007, je l'ai découvert avec action-man (Pierce Brosnan), et j'avoue n'avoir jamais été hyper emballée par le personnage, trop bourrin, trop macho, trop arrogant, trop... Trop. Et puis il
y a eu Daniel Craig, son adorable minois, sa blonditude et son petit coeur en caramel fondant sous une carrure de marbre... James Bond reborn, ça fait sacrément du bien, c'est émoustillant, c'est récréatif, et c'est franchement virilement mieux.
12. Casino Royale
Il y a tout juste dix ans, la fille à Coppola nous livrait l'un des récit adolescent les plus poétique et bouleversant que le 7ème art ait connu. Souvenez-vous, ça s'appelait Virgin Suicides, et c'était le prélude à une carrière lente, mais fichtrement efficace (Lost In Translation, Marie-Antoinette). Un film au charme surrané, façon old carte postale des 70's, porté par la musique entêtante du duo frenchy Air, une lumière à
tomber, et une Kirsten Dunst plus éblouissante que jamais. Un méga coup de blues au coeur, pour un coup de coeur forever.
13. Virgin Suicides
Je ne reviendrais pas une énième fois sur le pourquoi du comment. 300, film controversé de toutes parts,
m'est parvenu à moi comme une oeuvre d'une qualité visuelle époustouflante, doté d'un récit à la force narrative surprenante, prélude à de futures oeuvres enthousiasmantes, ce que le brillant
Zack Snyder a confirmé depuis. J'ai beau être une fillette, j'ai surkiffé ma race. J'ai toujours dit qu'un troll sommeillait en
moi...
14. 300
Est-il nécéssaire que j'explique pour quelles raisons The Dark Knight figure au classement? Dans le genre
méga bourre-pif dans la tronche, TDK se pose là. Chris Nolan avait déjà fait un sacré boulot sur le reloading, Batman Begins, mais là, il nous a servi une oeuvre titanesque (au sens de Titan, pas de Titanic, hein)! Jamais encore un
blockbuster n'avait fait montre d'un tel degré d'intelligence, d'analyse, de sobriété et d'efficacité. Diamant brut qui se vit plus qu'il ne se regarde, il est parfait, de A à Z. Intrigue,
rythme, mise en scène, acting, B.O., morale(s)... Tout est au diapason pour une expérience sombre, inédite, troublante, qui est devenue LE modèle du genre.
15. The Dark Knight
Après Shrek, c'est définitivement LE film d'animation de la décénnie: Ratatouille. Véritable petite prouesse
graphique, scénario goûteux nappé d'un coulis de cocorico, ce délicieux encas a fait recette et continue, visionnage après visionnage, de ravir nos pupilles. La gourmandise est décidément un très
beau défaut.
16. Ratatouille
Puisqu'on est dans le cocorico, un film français pour ce top, qui ne va pas manquer d'en hérisser certains: Les
Choristes. L'ayant boudé royalement à sa sortie en salles et n'ayant pas compris, de prime abord, le pourquoi de tant d'agitation autour de ce film chorale, le dvd a vite remis les
points sur les i. Ôde nostalgique à l'enfance et à tout ce qu'elle recèle (genoux écorchés, bêtises fanfaronnes et avions en papier), Les Choristes se déguste comme une madeleine de
Proust, avec pincements au coeur et sourires de connivence, le tout sur une bande son superbe. Vive le pensionnat!
17. Les Choristes
Irrécupérable midinette, la décénnie m'aura permis de (re)découvrir l'oeuvre de Jane Austen, auteure féministe avant l'heure, à la plume bien affutée et aux romances douces-amères. J'aurais pu
vous citer Orgueil et Préjugés, évidemment, mais je préfère accorder une distinction au biopic que
Julian Jarrold lui a consacré, et qui m'a véritablement chaviré. Becoming
Jane est une oeuvre à l'image de l'héritage littéraire de l'auteure: enflammée, virevoltante et amère. Un incontournable, à mes yeux.
18. Becoming Jane
Difficile, pour la fleur bleue que je suis, de ne pas citer LA comédie romantique de la décénnie: Le Journal de Bridget
Jones. Drôle, décalé, délicieusement croqué, le portrait de miss Jones est à l'image de bien des femmes aujourd'hui. Incarnation de la célibattante au bord de la crise de nerfs, ses péripéties romantico-burlesques en ont
décomplexé plus d'une. Merci Bridget!
19. Bridget
Jones's diary
Grosse claque de l'année passée, Watchmen a su clore en beauté 10 années d'innovation cinématographique, en
livrant l'adaptation de comic la plus sombre jamais réalisé. Dans le sillage direct d'un Dark Knight, le récit d'Alan Moore, brillamment mis en scène par
Zack Snyder, réécrit et bouleverse totalement le concept du super-héros, tout en réinventant le manicchéisme, à la lecture des trames multiples qui
constituent son incroyable canevas. Riche, ammorale, dense et sans concession, Watchmen se pose un peu comme
le film idéal pour clore les années 2000: à l'aube d'un grand vide, où tout reste à écrire, le plus justement possible.
20. Watchmen
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Voilà! J'en ai fini! Ce check-up de la décénnie m'a filé un sacré tournis, et me laisse le sentiment d'une gratitude infinie à l'égard de ceux qui m'ont permis de m'évader, au gré de ces films,
le temps d'une heure ou deux, avec le secret espoir, aujourd'hui, que l'aventure se poursuive sur grand écran, encore bien longtemps. A nous
2010!