Les disparus de Dublin par Benjamin Black

Par Mango

A Dublin, vers 1950, une jeune infirmière s’apprête pour la première fois à quitter l’Irlande pour rejoindre un poste mieux rémunéré à Boston lorsque l’infirmière en chef de sa clinique la prie de remettre un nouveau-né à une autre famille, là-bas,  en Amérique.

Ce même soir,  bien après minuit, à la morgue,  Quirke,  le personnage principal,   médecin légiste dans cette même clinique,  surprend son beau-frère,  gynécologue,  en train d’écrire dans un de ses registres ! Sa présence le trouble mais il est ivre et se désintéresse vite de la situation. Pourtant,  lorsque le lendemain  il se rend compte qu’on a subtilisé le corps de Christine Falls,  une toute jeune accouchée, et que quelqu’un a trafiqué son certificat de décès,  il va se lancer dans une enquête qui le forcera à remonter le fil de sa propre histoire personnelle, amoureuse et familiale. Il est orphelin, élevé dans un de ces horribles pensionnats irlandais condamnés récemment, Il est  veuf  mais depuis toujours amoureux de sa belle sœur. Il est solitaire et pas très catholique, en révolte permanente depuis la mort de sa femme et de son enfant qu’il croit mort-né. 
Peu à peu,  au prix de quelques filatures, bagarres, nuits d’ivresse et  meurtres, la vérité éclatera et elle sera bien laide pour les dirigeants de l’endroit et l’Eglise toute puissante de ces années-là !

J’ai bien aimé ce roman irlandais,  premier policier de l’auteur sous ce nom d’emprunt,  qui inaugure une série en cours de traduction. En réalité,  sous ce nom,  se cache John Banville, Booker Prize 2005.
 Le héros, Quirke est sympathique, suffisamment détaché et séduisant, avec les défauts et les bleus à l’âme nécessaires à tout bon détective désormais. Le récit est bien mené sans trop de dialogues et sans temps mort,  avec suffisamment de rebondissements pour maintenir notre intérêt, ceci dit, j'ai ressenti tout du long comme une impression de déjà lu, de déjà connu! Roman sympathique donc pour moi, mais sans grande surprise!


Curiosité linguistique, je remarque de plus en plus souvent l’emploi du mot «  infichu ». C’est peut-être admis mais ça me dérange ! Ici la traductrice l’emploie au moins à trois reprises :« Il aurait été infichu de répondre ! » Suis-je la seule à m’en étonner ?

Les disparus de Dublin par Benjamin Black (NIL,2006, /2009, 437 pages), Traduit de l’anglais (Irlande) par Michèle Albaret-Maatsch, Titre original : Christine Falls