Le Pacte de solidarité entre les générations rate sa cible
Publié le 11 janvier 2010 par Questions Capitales
L'évaluation du Pacte de solidarité entre les générations, qui a vu le jour voici cinq ans, n'est guère réjouissante. De nombreux objectifs n'ont pas été atteints, comme le révèle un récent rapport du Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation Sociale. Le message à l'époque était le suivant : plus de personnes plus âgées au travail. Mais si, effectivement, le taux d'emploi des personnes plus âgées a augmenté depuis 2000, notre pays reste à la traîne par rapport à d'autres pays européens. Le nombre de départs anticipés devait lui aussi être limité. Or, il apparaît que le nombre de prépensionnés a au contraire augmenté ces dernières années, même si l'âge moyen de départ à la prépension est passé de 56,3 ans en 2003 à 57,5 ans en 2008. Les indépendants travaillent toujours plus longtemps, jusqu'à un âge moyen de 61,2 ans. Cet âge de la pension de fait est resté stable au fil des années. Les employés travaillent eux en moyenne jusqu'à 59 ans, ce qui est plus que les 57,8 ans d'il y a quelques années. Les ouvriers travaillent pour leur part un an de plus qu'avant, mais quittent aussi le plus rapidement le marché du travail.
Le vieillissement et le financement des pensions restent des sujets d'une actualité brûlante. Si tout le monde s'accorde pour dire que nous devrons travailler plus longtemps pour maintenir notre modèle de richesse, les avis divergent par contre quant à l'approche et à la priorité. Pour l'instant, la sortie de crise figure toujours en haut de l'agenda du gouvernement. Afin de trouver des solutions et de réformer et renforcer le système de pensions existant, la Ministre Arena a lancé en début d'année la Conférence nationale des pensions. Une belle initiative qui est toutefois restée lettre morte à ce jour et n'a pas encore enregistré de résultats tangibles. De son côté, le monde des assurances a déposé sur la table une proposition visant à généraliser le deuxième pilier des pensions de manière à ce que l'autre moitié des Belges puisse également bénéficier d'une pension complémentaire. La proposition n'a toutefois pas encore dépassé le stade de la table. Le nouveau Ministre des Pensions Michel Daerden ne voit quoi qu'il en soit pas de problème pour financer les pensions jusqu'en 2015. Ce qui se passera ensuite reste par contre tout à fait flou. Il n'y a actuellement pas de surplus budgétaire pour alimenter le Fonds de vieillissement.