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Jamais la neige dans la rue n’a paru aussi épaisse que ce matin de janvier, quand je raccompagne Vanessa à la gare. M’attend sur le coin du buffet le plus doux des cadeaux : l’album Fred de Posy Simmonds. Nicky et Sophie regrettent la mort de leur chat Fred, le chat le plus paresseux de la terre. Mais lorsqu’ils s’endorment, ils vont plonger dans un autre monde, pas très loin de celui d’Alice. Dans le rôle du lapin blanc, un matou qui leur révèle l’inimaginable : si Fred roupillait toute la journée, la nuit il était la star des chats du quartier, le crooner dont tout le monde était fou. S’ensuit une folle nuit de tristesse et de ronde pour dire adieu au famous Fred. Un joli album au trait un peu plus naïf que ses œuvres pour adultes, avec toujours beaucoup de malice dans les dialogues (voir la page qui illustre ce billet ; la phrase enfantine, prononcée en français, est incontestablement un leitmotiv de mon enfance…) et un sujet un peu insolite dans la littérature de jeunesse : le deuil, parce que les œuvres de Posy Simmonds sont toujours mi-tragiques mi-grotesques…