Taux de conversion et légendes urbaines…

Je pensais pourtant que ce serait un dimanche soir assez calme mais franchement quand j’ai vu cet article je n’ai pas pu résister.

Jusqu’à présent il me semblait que c’était le référencement naturel qui obtenait la palme de la désinformation sur internet mais il semblerait que des conseils frelatés commencent à arriver en masse pour tout ce qui est de l’optimisation du taux de conversion.

Voici donc un extrait de ces légendes urbaines (j’essaie de rester poli…)

• Améliorer le taux de conversion = Améliorer l’ergonomie

Ah oui c’est une bonne blague ! Je me rappelle très bien quand au début des années 2000 l’ergonomie web et les conseils du grand Jakob Nielsen commençaient à faire naitre des vocations, la grande question était alors “oui mais comment mesurer le ROI de l’ergonomie d’un site web ?”.

Les ergonomes les plus futés ont très vite anticipé la demande croissante de ROI mais malheureusement pour eux nombreux sont ceux qui ont découvert qu’une bonne interface ainsi qu’une bonne architecture de l’information ne rimait pas forcement avec une augmentation des profits.

(Ah oui j’allais oublier, n’est pas ergonome qui veut, il existe des diplômes pour cette profession alors de grâce n’embauchez pas n’importe qui, évitez les développeurs ou les graphistes qui cherchent une reconversion).

Optimiser le taux de conversion ça signifie aussi que de temps à autre il va falloir créer des impasses…ou tout simplement tester des business models différents, essayer une autre segmentation, travailler sur le rédactionnel, la persuasion, la valeur à vie du client…

• Améliorer le taux de conversion = Je vais améliorer vos formulaires

Pitié il existe bien souvent une quantité incroyable d’éléments à améliorer avant de tester s’il vaut mieux demander le prénom + un mail ou nom + prénom + mail

Avant de vous attaquer à des éléments de type micro assurez vous qu’au niveau macro (je pense ici au business model par exemple) tout va bien (et à ce niveau votre ergonome préféré ne pourra rien pour vous).

• Améliorer le taux de conversion = J’ai besoin de beaucoup de trafic pour savoir si ça vaut la peine

Certes ce point est important mais faîtes bien vos calculs car très souvent les ce sont les pages avec une volumétrie moyenne qui ont un eCpm le plus élevé.

Mais ce qui me fait le plus rire c’est que la raison première d’étudier la volumétrie c’est pour savoir quel sera la protocole expérimental qui sera utilisé et non pas pour savoir si ça en vaut la peine ou non.

• Améliorer le taux de conversion = oulala ça coûte vraiment trop cher à mettre en place

Sauf si vous utilisez la mauvaise plateforme e-commerce l’intégration d’un outils de test ne demande bien souvent que quelques heures de travail (ah oui et j’allais oublier Google vous propose également un outils gratuit pour tester tout ça) (et pour ce qui est de vos consultants n’embauchez que des consultants qui travaillent à la performance).

• Améliorer le taux de conversion = faire du split testing (ou A/B testing)

Euh oui c’est là que j’ai failli m’étouffer avec mon Bretzel.

La prochaine fois que j’entends ça je crois que c’est la gifle qui s’impose. Non mais sérieusement.

L’A/B testing n’est pas outil, c’est un protocole expérimental.

L’A/B testing ce n’est pas la panacée (sauf pour quelqu’un qui n’a aucune expérience ni d’expertise en statistiques).

Le split testing est un plan d’expérience parmi d’autres qui va vous jouer des tours si vous ne savez pas ce que vous faîtes (aucune analyse de l’interdépendance des variables par exemple), et en fonction du cas client il va falloir choisir et au besoin opter pour une analyse multivariée ou pour la méthode de Taguchi (pour ne citer qu’un petit éventail des possibilités).

• Améliorer le taux de conversion = c’est long et c’est risqué

Comment dire…est ce que votre consultant ne serait pas en train de vous vendre son travail au tarif horaire ? Les études de cas ou des améliorations plus que fulgurantes en moins de 24h ont été effectuées sont nombreuses (et oui ce sont pourtant des sites avec + de 10M€ de CA / ans et non ce n’est pas proflower

J’espère que je n’aurai vexé personne, mon but est simplement d’informer et d’éviter que des mauvaises informations vous fassent prendre les mauvaises décisions…