Recyclage toujours avec les Américains de Bear in Heaven, l’une des belles surprises de la fin d’année 2009 (position #27).
Si on rajoute à ça que la référence des sites musicaux US (Pitchfork) l’a adoubé récemment, on craint d’avoir en fasse de soi un produit marketing un peu trop beau pour être vrai. En grattant un peu cette surface trop lisse, on constate que les « Bear » ont de la bouteille puisque leur premier essai studio (un EP) est sorti en 2003, suivi 4 ans plus tard par un album (“Red Bloom of the Boom”), le tout dans la plus totale indifférence. Nous voilà rassurés, place à la musique.
Le premier constat qui nous vient à l’esprit après la première écoute de “Beast Rest Forth Mouth” est que cet album se mérite, ne dévoilera ses atouts qu’aux plus persévérants d’entre nous et encore, on en perdra certainement beaucoup en chemin. Bear in Heaven pratique en effet une musique que l’on qualifiera d’exigeante, par opposition à celle dite immédiate. Difficile de ranger Bear in Heaven dans une case, comme on aime à le faire en règle générale, mais si on voulait vraiment leur coller une étiquette on dirait que cela sonne comme un mélange entre Can, pour le côté krautrock, et Blonde Redhead, pour la pop psyché et le chant vaporeux, avec une pointe d’électro utilisée avec parcimonie. Ne cherchez pas de tubes ou de morceaux catchy, il n’y en a pas. Les meilleurs titres se trouvent dans la première partie de l’album (You Do You ; Lovesick Teenagers ; Ultimate Satisfaction) avant le traditionnel creux du milieu et un final (Deafening Love) qui n’est pas sans évoquer l’excellent album de Fever Ray.
Il faut plusieurs écoutes pour s’imprégner de l’univers psyché des New-Yorkais mais une fois que l’on a ouvert la boîte de Pandore, cet album dévoile de magnifiques atours.