“Nous vous invitons à prendre part à la rencontre du Collectif pour la suppression du ministère de l’Identité nationale avec les représentants de la presse qui se tiendra ce lundi 11 janvier 2010, à 11 heures, à l’Assemblée Nationale (126, rue de l’université, 5è bureau).
Cette réunion se tiendra en présence des représentants des partis et associations ayant d’ores et déjà annoncé leur signature de l’Appel.
Nous leur proposerons de prendre la parole afin de dire pourquoi et dans quel esprit ils ont repris à leur compte cet Appel et l’exigence de suppression du ministère de l’Identité nationale.
De notre côté, nous ferons état de la mobilisation précise à partir de cet Appel (collectifs, site internet, film en préparation) et appellerons à la poursuivre notamment par la formation de collectifs locaux pour la suppression du ministère de l’Identité nationale. Nous lancerons également, à cette occasion, la préparation de la “Rencontre internationale sur le retour du nationalisme, et ses instruments, en Europe et dans le monde” que nous tiendrons le 4 février”.
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L’appel : Nous exigeons la suppression du ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration
Promesse électorale de Nicolas Sarkozy, la création d’un ministère chargé de l’Immigration et de “l’Identité nationale” a introduit dans notre pays un risque d’enfermement identitaire et d’exclusion dont on mesure, chaque jour depuis deux ans et demi, la profonde gravité. Très officiellement, des mots ont été introduits sur la scène publique, qui désignent et stigmatisent l’étranger - et par ricochet, quiconque a l’air étranger. Réfugiés et migrants, notamment originaires de Méditerranée et d’Afrique, et leurs descendants, sont séparés d’un «nous» national pas seulement imaginaire puisque ses frontières se redessinent sur les plans matériel, administratif et idéologique.
Qu’a fait naître ce ministère ? De nouveaux objectifs d’expulsion d’étrangers (27 000 par an), des rafles de sans-papiers, l’enfermement d’enfants dans des centres de rétention, le délit de solidarité, l’expulsion des exilés vers certains pays en guerre au mépris du droit d’asile, la multiplication des contrôles d’identité au faciès, enfin la naturalisation à la carte, préfecture par préfecture, qui rompt avec le principe d’égalité…
Dans cette fissure de la République se sont engouffrés nos dirigeants. Par des propos inadmissibles dans une démocratie, banalisés et désormais quotidiens, ils légitiment tous les comportements et les paroles de rejet, de violence, et de repli sur soi. Nous ne sommes pas ici face à des “dérapages” individuels. En réalité, ces propos sont la conséquence logique d’une politique que le gouvernement souhaite encore amplifier sous le couvert d’un “débat” sur l’identité nationale. Nous sommes ainsi appelés à devenir coauteurs et coresponsables du contrôle identitaire sur la France.
La circulaire ministérielle adressée aux préfectures pour encadrer le débat lance une interrogation : “Pourquoi la question de l’identité nationale génère-t-elle un malaise chez certains intellectuels, sociologues ou historiens ?” La réponse est simple. Nous ne pouvons pas accepter que le regard inquisiteur d’un pouvoir identitaire puisse planer, en s’autorisant de nous, sur la vie et les gestes de chacun.
C’est pourquoi il est temps aujourd’hui de réaffirmer publiquement, contre ce rapt nationaliste de l’idée de nation, les idéaux universalistes qui sont au fondement de notre République.
Nous appelons donc les habitants, les associations, les partis et les candidats aux futures élections à exiger avec nous la suppression de ce “Ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration”, car il met en danger la démocratie.
voir CPDH du 4 décembre 2009
Pour signer la pétition : http://www.pourlasuppressionduministeredelidentitenationale.org
Premiers signataires : Michel Agier (anthropologue, EHESS et IRD), Etienne Balibar (philosophe, université Paris-X et university of California), Marie-Claude Blanc-Chaléard (historienne, université Paris-X), Luc Boltanski (sociologue, EHESS), Marcel Detienne (historien, EPHE et université Johns Hopkins), Eric Fassin (sociologue, ENS), Michel Feher (philosophe, Paris), Françoise Héritier (anthropologue, Collège de France), Daniel Kunth (astrophysicien, CNRS), Laurent Mucchielli (sociologue, CNRS), Pap Ndiaye (historien, EHESS), Gérard Noiriel (historien, EHESS), Mathieu Potte-Bonneville (philosophe, Collège international de philosophie), Richard Rechtman (psychiatre, Institut Marcel Rivière, CHS la Verrière), Serge Slama (juriste, université d’Evry), Emmanuel Terray (anthropologue, EHESS), Tzvetan Todorov (historien, CNRS), Paul Virilio (urbaniste, Ecole spéciale d’architecture de Paris), Sophie Wahnich (historienne, CNRS) et Patrick Weil (historien, CNRS)
Nombre de signatures(10.01.10 - 15:12) : 17478 signataires
Signataires:
NPA, PC, PG, PRG, PS, Verts
Amoureux au ban publi, ARDHIS, ATTAC, Avocats pour la défense des droits des étrangers, Cimade, Comede, Gisti, LDH, MRAP, RESF, SOS Racisme, Sud Education
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*Communiqué du NPA
« Supprimons le ministère de l’identité nationale et de l’immigration
Le NPA soutient l’appel « Nous exigeons la suppression du ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration ».
Nous partageons l’analyse des initiateurs à propos de la nature même de ce ministère qui « a introduit dans notre pays un risque d’enfermement identitaire et d’exclusion dont on mesure, chaque jour depuis deux ans et demi, la profonde gravité. Très officiellement, des mots ont été introduits sur la scène publique, qui désignent et stigmatisent l’étranger - et par ricochet, quiconque a l’air étranger. ».
Ce ministère est le ministère de la chasse aux immigrés et du racisme, en témoignent les 27 000 expulsions par an ou les dernières déclarations de Nadine Morano, stigmatisant une fois de plus l’islam, les jeunes de banlieue. Le grand débat sur l’identité nationale ouvre la porte à toutes les racistes et les nationalistes. Il n’a qu’un but : « diviser pour mieux règner », faire des immigrés, des musulmans des boucs-émissaires alors que le gouvernement et les patrons font payer la crise à tous les travailleurs, français et immigrés. Ce ministère institutionnalise une hierarchie toxique, même pas définie par la nationalité française, entre un hypothétique “nous”, les français de souche, selon l’expression de Besson, et un méprisant “eux”, les étrangers, immigrés et leurs descendants. Nous devons nous opposer à cette politique.
Le NPA appelle donc au rassemblement le plus large des habitants, associations, partis… à exiger « la suppression de ce ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration». Ce combat sera un des principaux enjeux des luttes en 2010.*PG
Les député-e-s du Parti de Gauche pour la suppression du ministère de l’identité nationale et de l’immigration
Martine BILLARD, Jacques DESSALANGRE, Marc DOLEZ député-e-s du Parti de GaucheParis, le 8 décembre 2009
Les député-e-s du Parti de Gauche réaffirment leur volonté de supprimer le ministère de l’identité nationale et de l’immigration qui fait honte à la République française, suite à l’appel lancée par vingt chercheurs contre ce qu’il qualifie de « rapt nationaliste de l’idée de nation ».
En effet, l’idée même de fossiliser une « identité nationale » par un ministère, et désormais par un débat imposé par le Président de la République, est particulièrement dangereuse et nauséabonde. Qu’est-ce qu’être Français, si ce n’est avoir une carte d’identité de la République française? Qui peut être autorisé à dicter ce qui fait, pour chacun, son identité collective ou ses identités collectives, qu’elles soient politiques, sociales ou culturelles?
La mise en avant du thème de l’identité nationale, depuis la création de ce ministère en 2007, n’a produit que de l’enfermement identitaire et de l’exclusion en désignant et stigmatisant comme étrangers au « nous national » des personnes qui se sentent à juste titre comme françaises. Quant à la politique d’immigration, elle se traduit par un harcèlement inhumain contre les sans papiers, plaçant en centre de rétention des enfants et leurs parents au mépris de la convention internationale des droits de l’enfant.
Il est urgent d’en finir avec ce ministère de la honte.
Contact Martine Billard* Parti socialiste
01 45 56 79 55/ 79 96Communiqué du Parti socialiste (7 janvier 2010)
Le Parti socialiste soutient l’appel du Collectif pour la suppression du ministère de l’identité nationale
Le Parti Socialiste soutient l’appel lancé le 4 décembre dernier par une vingtaine de chercheurs pour la suppression du ministère de l’identité nationale.
La création de ce ministère relève d’une approche qui enferme l’identité nationale dans des critères d’appartenance et donc d’exclusion.
Le débat lancé à la hâte et mis en scène par le gouvernement pour tenter de faire oublier ses échecs ne fait qu’amplifier encore le risque d’enfermement identitaire vers lequel la droite et Nicolas Sarkozy nous entraînent.
Fidèle à son histoire, le Parti Socialiste partage la volonté des initiateurs de cet appel de « réaffirmer les idéaux universalistes qui sont au fondement de notre République ».
Sandrine Mazetier, Secrétaire Nationale à l’Immigration, participera, au nom du Parti Socialiste, à la Conférence de Presse organisée par le Collectif le lundi 11 janvier 2010 à 11 heures à l’Assemblée Nationale.** VERTS (Cécile Duflot) :
« Depuis que Nicolas Sarkozy en a promis la création pendant la campagne présidentielle de 2007, le ministère de l’immigration et de l’identité nationale n’a eu qu’une vocation : fidéliser l’électorat du Front national, en détournant l’attention du public, à chaque fois que le besoin s’en ferait sentir, sur les migrants. Sous prétexte de combattre la xénophobie, cette politique ne fait donc que l’alimenter.
Dangereuse en temps normal, cette vocation se révèle plus grave encore avec la crise économique : car si Nicolas Sarkozy s’est empressé de promettre une moralisation du capitalisme et le retour imminent d’une croissance créatrice d’emplois, son incapacité à tenir de telles promesses ne lui a laissé qu’une option : renchérir sur une exaltation de l’identité nationale fondée sur la stigmatisation de l’immigration. La crise écologique nous prouve chaque jour que ce n’est pas en élevant frontières et barrières que nous parviendrons à répondre à l’ampleur des défis du XXIe siècle.
Dès lors, pour faire obstacle à cette thématique délétère qui distrait l’opinion publique d’une nécessaire réponse à la crise globale que nous traversons, il n’est d’autre solution que la suppression de l’institution qui organise de telles dérives, à savoir le ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Les Verts s’engagent à ne jamais participer à une majorité qui ferait place à un tel ministère.