Vampire Weekend - Contra (J'AIME : A la folie)
* Qui ? Auteurs d'un premier album éponyme plébiscité par la critique en 2008, ces jeunes New Yorkais bien éduqués se démarquaient par l'intégration de sonorités africaines (mais pas que) au sein d'une pop très anglo-saxonne. Ils reviennent en ce début d'année avec un deuxième disque.
* Genre ? Pop guillerette et voyageuse.
* Alors cet album ?
Leur premier disque faisait partie il y a quelques jours de mes albums favoris des années 2000. C'est dire l'attente que pouvait susciter l'arrivée de ce "Contra". Mais que l'on se rassure, ce deuxième essai est largement à la hauteur. Les Américains s'ouvrent à de nouvelles sonorités en élargissant leur palette d'instruments. Ce n'est plus seulement l'Afrique qui est convoquée ici mais aussi les Caraïbes ou le soleil de Californie. Le premier titre "Horchata", lâché il y a déjà quelques mois sur le Net, donnait le ton avec son déluge de percussions et sa légèreté comme tout droit sortie d'un xylophone. Les guitares sont ainsi en retrait par rapport au premier album, habilement remplacées par d'entêtants gimmicks de synthés et de nombreux arrangements de cordes.
Outre "Horchata", "Contra" enchaîne donc neuf titres réussis et très différents les uns des autres. "Holiday", "California English" et le single "Cousins" se placent du côté des morceaux enlevés là où "Taxi Cab" s'étire langoureusement. Le génial "Run" s'avance lui sur un versant plus électronique et psychédélique. Sans rien oublier d'une séduction pop très immédiate avec ses onomatopées accrocheurs qui font également le sel du refrain de "White Sky". Mais il faut attendre la toute fin du disque pour toucher au sommet avec d'abord les six minutes du ravissant "Diplomat's son" et son étrange groove presque dub suivi de l'évanescente ballade "I Think U'r Contra".
Plus richement produit que le premier essai des Vampire Weekend avec ses choeurs et ses légères touches d'électroniques, ce nouvel album présente également une écriture plus sophistiquée. Avec là aussi un internationalisme fortement marqué. On y boit des horchata (boisson espagnole), passe quelques jours au ski dans les Alpes ("California English"), et croise des filles au "Tokugawa smile" ("Giving up the gun"). Sortis du simple tropisme estudiantin, les Vampire Weekend s'attaquent à un songwriting un peu plus adulte et mordant ("Dad - was a risk taker / His - was a shoe maker / You - Greatest hits 2006 and a list maker" sur "Cousins"). La relève est assurée.
KidB
White Sky :
Horchata :
Run (live) :