Magazine Culture
La neige qui poudroie et le froid qui "gerçoie" (oui j'ai osé le néologisme mal venu!) m'ont donné l'envie de parcourir le recueil "Alcools" de Guillaume Appolinaire. J'ai choisi "Nuit rhénane", non seulement parce que j'aime beaucoup la langueur sombre du Rhin, mais aussi parce que j'aime la chaleur des vins dorés des côteaux rhénans!
Nuit rhénane
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Ecoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourrir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire
Burg Sooneck am Rhein
(Photo de Merlin Rossbach)
Les compagnons de voyage des dimanches poétiques de Celsmoon sont ICI