La suite du livre-réponse à Patrick Sébastien. A ce jour, je n’ai pas encore de nouvelles mais je me dis qu’un matin peut-être il me fera signe. D’ici-là, je poursuis, persiste et signe… Bonne lecture.
J’aime les variétés, les variétés au sens le plus large du terme. Françaises ou internationales. Enfin, je dois avouer que j’aime aujourd’hui surtout les variétés internationales parce que de la vraie variété française, j’en cherche encore. Là aussi, ne va pas trop vite en me disant qu’il y en a. Je le sais, il y en a effectivement mais elles ne sont pas vraiment françaises. Elles sont pour beaucoup comme les séries, calquées sur des modèles étrangers. On achète un concept en Angleterre, aux States bien sûr ou ailleurs. La Mondialisation a creusé un trou où se repaît ta candeur. Aïe! le mot qui fâche: Mondialisation. Pour moi, en matière de télé, ce mot sonne comme diabolisation. Explications.
Les programmes que l’on nous propose aujourd’hui sont pour beaucoup et trop, étrangers. Ne me taxes pas inutilement de xénophobe, ce n’est qu »‘un constat. Demande à Bataille et Fontaine pour ne citer qu’eux. Laisses-toi aller, je sens bien que mon propos t’irrite. j’aimerais juste poser une question; il n’y en aura pas deux. Encore que je vais faire vite.
« Pourquoi aller chercher ailleurs ce que l’on trouve chez nous? » Voilà c’est posé.
Des centaines de projets traînent dans des cartons bien rangés le long de couloirs ou dans des armoires qui ne ferment sans doute plus à clef. De couloirs qui mèenent au Responsables de la programmation.
Plus rapide comme question, je n’ai ps, désolé! la réponse, enfin ma réponse sera plus longue et si elle t’ennuie tu pourras sauter ce passage.
S’il y a une émission que je ne rate jamais, sous aucun prétexte, c’est celle qui est diffusée sur Europe1. Signée Jean-Marc Morandini.
« Tu as vu, Jean-Marc, je parle aussi de toi! Tu m’inviteras aussi, hein? Hein…! »
Il aime donc il châtie bien. Ce qu’il fait me plaît. Simplement parce q’uil tente de répondre à des questions et qu’il donne la parole aux gens. Je sais bien que certaines questions ne seront jamais posées ou diffusées -même s’il peut s’en défendre en lisant ces lignes- Jamis diffusées parce que trop hors contexte comme l’on dit. En vérité parce que trop tendancieuses ou parfois méchantes gratuitement. Cà ne se fait pas. C’est normal. Là, je suis en train de parler de télé à la radio. C’est la confirmation de ce que je disais plus haut. Désormais on parle de télé dans les journaux et à la radio. Remarques que sur Canal on parle aussi de radio à la télé, alors?!
Son émission, donc, consiste tout bêtement à décortiquer -parfois au ras des pâquerettes- les émissions de la veille ou celles à venir. Tout y est: audiences, reportages, zapping, interviews… Les gens peuvent appeler pour donner leur avis ou interroger les invités. Parfois, Jean-marc reçoit des patrons. Pas des petits, responsables de leur propre bureau, non, des vrais! Des grands du grand monde. Les boss de chez « Boss ». Et çà, moi, j »aime. Parce que les réponses aux questions posées sont parfois plaisantes à entendre. Dans le genre:
- Si on faisait plus court, je répondrai à Monsieur qu’il n’y entend rien en matière de télévision et que tant que l’argent rentre, le reste n’est pas mon problème!-
Je raccourcis mais le ton y est.
C’st au cours de l’une de ces inteviews qu’un Directeur de chaîne a expliqué que si les programmes étaient différents, ils n’intéresseraient personne. J’aurais volontiers apprécié de savoir si en mentionnant ce « personne », il entendait les annonceurs publicitaires ou s’il parlait vraiment du télespectateur.
Je comprends aisément qu’en rentrant du boulot et qu’entendant glapir une horde d’enfants sauvageons se ruant dans l’escalier, on puisse préférer une bonne bière en matant la naissance des seins de Lorie ou la cuisse alerte de Lio mais la Culture doit-elle sérieusement se résigner à se loger dans le déshabillé de ces dames. Même sur une grande chaîne.
Oui, parce que voilà ce que l’on va me répondre. Des chaînes culturelles, il y en a à foison. C’est vrai. mais ce n’est pas ce que nous envoie l’Amérique. J’ai parfois le sentiment qu’en matière de télévision, la France et ses dirigeants ont une dette éternelle envers les Etats-Unis. Alors, oui, ils sont venus nous aider et nous sauver de la « barbarie ». Oui, ils ne savaient pas où se situait la France avant d’embarquer pour mieux débarquer. Aujourd’hui non plus d’ailleurs!. Je ne reviendrai pas là-dessus et si effectivement, je parle français, si je l’écris c’est sans doute en partie grâces aux Ricians de Sardou. Mais ce qu’ils ont fait, c’était il y a plus de soixante ans. Depuis? Depuis, les Allemands ont défilé aux côtés de nos troupes sur les Champs-Elysées et des représentants de nos deux pays se sont tenus la main devant la tombe du soldat inconnu. Depuis on a même Derrick à la télé. Je sais, ce n’est paut-être pas ce qui se fait de mieux en Allemagne.
Je plaisante, du moins j’essaie. Ce qui me hante, c’est cette désagréable impression qu’en télévision, on tente de nous faire croire que tout ce qui vient des States est forcément bon pour nous. Je suis persuadé que si nous n’avions pas eu autant de séries où les gentils meurent à la fin, nos rues seraient plus calmes et la violence ne ferait pas les choux gras de la presse et de la télé-infos. C’est mon avis et je le partage…Avec moi.
Ma cité et le autres..
J’y reviens. Dans les cités, il n’y a que des jeunes délinquants, tout le monde sait çà. Depuis longtemps. Depuis que les parents ne savent plus éduquer leurs enfants. Depuis que Madame se prend le museau avec Monsieur parce qu’il rote, une bière à la main, en regardant Beyoncé Knowles et Hale Berry s’embrasser sur le plateau de Michel Drucker. – Michel, si tu ne les as pas encore reçues ensemble, fais-le, çà vaut son pesant de cacahouètes, et tu verras qu’il ya vraiment de quoi roter une bière à la main-
« C’est çà, regardes les ces nanas qui minaudent parce que la France les accueille comme des déesses et que le « poublic » il est « fourmidabbbbble! » dit-elle.
-Oh! Yes, that’s right- répond Monsieur qui maîtrise parfaitement l’anglais depuis qu’il a suivi un stage intensif à l’usine pour qu’il puisse traduire les inscriptions sur sa machine.
Et les gosses traînent dans les rues. Ils hésitent entre se fracturer une bagnole, « tu sais la belle toute neuve de l’autre enc… qui a regardé ma soeur de travers l’autre soir parce qu’elle ne veut pas sortir avec lui » ou mettre une panse à Laurent. A Laurent pour deux raisons; D’abord, lui, il est français et pas nous. Deuxio, il est le premier de la classe et il se fringue en Tacchini quand il va au sport même avec une dispense…Parce qu’il a mal au doigt.
C’est couru d’avance. Vous allez dire que j’exagère, que je délire trémens, que je suis grave… Oui, parce que c’est vrai. J’exagère. Un peu. Mais là encore, tu devrais lire entre les lignes comme je voudrais tant que tu regardes la télé entre les images.
Chez moi, y a un canapé… Non pas celle-là, ce n’est pas la meilleure de Serge Lama et il n’a rien à faire dans ce bouquin -ce que tu étais bien dans Napoléon, Serge!- Chez moi, en vrai, y a quand même un canapé. Et je me rassure en m’allongeant dessus et en me disant que de ma cité j’en suis sorti. Je me dis aussi que d’autres s’en sont sortis et que des centaines de jeunes en sortent un jour. Les délinquants que l’on nous montre ne sont pas de la cité, ils sont de la misère. Celle de voir leur père roter devant Beyoncé ou Hale et leur mère pleurnicher parce qu’à la fin du mois, le frigo est vide… En vrai, il y a encore de la bière!
Les délinquants sont de la misère parce que des cons qui descendent des marcehs étalent leur fric en s’étonnant de la misère du monde d’un ton condescendant…Et n’oublient pas de se retourner en montant dans leur carosse pour sourire à la caméra et aux photographes… Fais gaffe! Tu vas péter ta robe à 45000 euros avec le talon de ton soulier!
Et parmi ces jeunes là, ces jeunes de cité, il y aura des Chefs d’entreprise, des stars de télé (il y en a déjà) des directeurs et trices de ressources humaines, des chercheurs, des facteurs et des…flics.
La télé te montre la Liberté… Rappelles-moi combien de journalistes sont emprisonnés dans le Monde?!
La télé te montre l’Egalité… Pour çà, tu regardes langues de VIP ou Classé Confidentiel!
La télé te montre la Fraternité… Rappelles-moi les dernières images de guerre que tu as vues. Cherches pas loin, c’était hier au J.T.!
le prochain épisode la semaine prochaine. La vie est belle!