La solution: “L’idiot ” de Dostoïevski

Publié le 10 janvier 2010 par Chantalserriere

Claudia Lucia! Magique! Bravo! Il s’agissait bien de “L’idiot”, ce personnage décalé, dérangeant pour la société qui l’entoure. Figure de Christ non crucifié, mais terrassé par l’épilepsie.

C’est peut-être le critique littéraire allemand Erich Auerbach, ( 1892-1957), qui donne les meilleures clés à une possible compréhension de l’oeuvre.  En 1942, obligé de fuir l’Allemagne nazie, il écrit en Turquie où il est exilé, son célèbre “Mimesis, la représentation dans la litérature occidentale” . Il examine  dans cet ouvrage une large part du patrimoine littéraire mondial allant de Homère à Virginal Woolf!!!

Pour lui, “en créant des personnages qui sont à la fois des saints et des idiots, Dostoïevski s’inscrit en fait dans une tradition chrétienne qui remonte au Moyen-Âge. Erich Auerbach  fait ainsi remarquer en effet que ce mélange de divin et du grotesque était très prisé de certains ordres monastiques, notamment les franciscains. Il en fait l’un des moments clés de la fondation de l’esthétique du roman occidental, et une rupture avec la tradition antique de la séparation des styles. Et d’une certaine façon, c’est bien le christianisme (une certaine interprétation du christianisme tout au moins) qui est à l’origine de cette révolution : puisque le divin peut cohabiter avec l’humain, alors le sublime peut cohabiter avec l’humble, et le tragique avec le comique. On peut suivre cette tradition « franciscaine » tout au lond de l’histoire de la littérature occidentale : chez Trois Contes en particulier), Schwob (Les vies imaginaires), Dostoïevski bien sûr, chez Kafka (L’artiste de la faim, par exemple), John Cowper Powys, etc.”

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