On pouvait rendre hommage à l'artiste « engagé », ainsi que Frédéric Mitterrand l'a fait, mais Mano Solo, c'était avant tout un homme de musique et de paroles. Fils du dessinateur Cabu, Emmanuel, de son vrai prénom était atteint du SIDA depuis quelques années, et dans ses albums se reflétaient les humeurs et sentiments liés à cette maladie.
Dans un message publié sur le site officiel, hier, vers 12h30, on pouvait lire : « Il ne viendra plus. Il ne viendra plus nous invectiver. Il ne viendra plus nous encourager. Il ne viendra plus nous donner tout ce qu'il avait: son talent, sa force, son élan, sa générosité. Il ne viendra plus le raoul, l'incomparable Mano Solo. Il ne me dira plus "Isabelle je t'aime"...Mon petit Mano. »
Adepte aussi du dessin et de la peinture, il avait expliqué à quel point ces modes d'expression lui tenaient à coeur. « Dessiner et chanter, c'est la même chose, on ne sait absolument pas ce qui va nous arriver. On se lance et après, on accompagne son corps vers l'inconnu. Sur scène, pas de crayon ni de gomme, sur le papier, c'est pareil. »
Frédéric Mitterrand aura eu ces quelques paroles, pour rendre hommage à une carrière d'amertume et d'espoirs. « Artiste engagé, il nous laissera le souvenir d'une voix cassée, déchirante, reconnaissable entre toutes, et plus que tout, inoubliable. » (avec AP)
Une seule chose pour nous. Sacrée route que t'auras taillée, l'ami !