Lundi 11 janvier. Mon année commence.
Ces 10 premiers jours furent comme une page que l'on claque violemment. Une déferlante du type Jaws sauf que l'on avait pas vu la vague arriver. 2009 se sera terminé avec 10 jours de retard. 2009, un oeuf d'autruche que l'on a eu du mal à gober. Où il aura fallu ramer fort pour traverser les turbulences de ses désillusions, trouver la constance de son coeur et s'adosser fort à sa confiance pour voir venir de nouveaux jours. 2009, une année où l'on grandit d'un coup et où les rencontres sont les plus belles.
La semaine est passée comme un météore et est venue se crasher lundi dernier dans ce jardin secret où l'on cache, par pudeur, ces émotions à fleur de peau.
Lundi et l'on s'étrangle presque au téléphone en apprenant la nouvelle. Il y avait bien quelque chose qui flottait depuis début décembre, comme une brume légère chargée de mélancolie. Il y a des lundis où l'on est à deux doigts de perdre quelqu'un que l'on aime si fort que le monde s'effondre au bout de la ligne…
Mardi, l'emploi du temps chahuté laisse la place à une course contre la montre pour calmer la douleur d'un corps qui s'affole. Mardi, urgences, et l'on comprend pourquoi, depuis 15 jours on crève de souffrance en silence.
Mercredi et tout s'accélère. C'est la porte d'entrée de l'hôpital que l'on franchit sans savoir qu'on va y rester plusieurs poignées d'heure. Une chambre, un lit, une télé et le son étouffé des pas dans le couloir. Solitude, désarroi. Consultation, perfusion, et l'attente, sourde. Tout est allé trop vite. On ne s'y était pas préparé. On finit par redouter jeudi.
Jeudi et son matin rassurant. On saute la case salle d'op' pour passer par celle des antibios. L'après midi commence bien. Suivi d'une bonne perf d'augmentin. Qui révèle une allergie totale. Quelques heures de cauchemar où le corps repart en vrille, à deux doigts de flamber. La peur du siècle. Tout est allé trop vite.
Vendredi, sortie. La volonté totale de prendre son élan pour mieux repartir et l'on trébuche une dernière fois sur cette chair qui ne veut pas suivre le rythme imposé. Pendant ce temps, on redoute un appel de là-bas. Là-bas. Là-bas dont on voudrait se sauver. Là-bas dont on ne peut pas.
Samedi. Tout va mieux. Tout cet amour qui déborde et l'on voudrait franchir les océans pour lui, pour elles, pour eux. Faire sentir qu'ils sont tous si importants, si précieux.
Dimanche. Une nouvelle année commence…