Par Marc Bouvier,Gilles Roche,Giovanni Lombardo de www.rfienaction.com
Mais la lutte au sein de RFI malheursement continue car le plan de départs volontaires prévoyait le nombre de 201 départs mais en realité les salariés qui ont présenté le dossier pour partir ont été plus nombreux que prévu,soit 270.
L’ECHEC DE LA GREVE,UN MESSAGE POUR L’INTERSYNDICALE
Le 7 janvier dernier,tout juste après la fin de la trêve des confiseurs,l’intersyndicale a lancé un appel à la grève “illimitée” afin que la direction laisse partir tous ceux qui ont demandé de quitter RFI,cette fois la grève a été un échec pour la SNJ,CGT et FO,force est de constater qu’elle a été suivie seulement par 15 employés sur 1100,soit le 2% de la masse salariale de “la radio mondiale”;l’impact à l’antenne de ce mouvement de grève a été toutafais minime.
Il est très important de comprendre que derriere les 69 recalés du volontariat chez RFI il y a un projet de vie frustré et méprisé par la direction,mais il est aussi necessaire admettre que une radio,comme RFI,ne sera pas capable de survivre longtemps dans un “climat de guerre permanente”.La donne a changé chez RFI et les manifestations monstres de l’hiver et du printemps dernier sont qu’un lointain souvenir.Les salariés de RFI n’ont plus envie ni de faire grève,ni de manifester mais d’essayer de reconstruire l’antenne.Desormais chaque appel à la grève devient logiquement contre-productif.
L’échec de ce dernier mouvement de grève doit faire comprendre à l’intersyndicale que à RFI il y a certainement des centaines de salariés frustrés voir déçus de l’atmosphère pénible au sein de leur station mais ces salariés sont aussi soucieux de reprendre leur travail avec serenité.Le risque qui court l’intersyndicale est de s’éloigner paradoxellement de ses adhérentes en mettant dangereusement en cause sa représentativité chez RFI et de transformer la victoire remportée ces derniers mois dans “une victoire à la Pyrrhus”.
VERS UN DIALOGUE FRANC ET FECOND AVEC LA CFDT-RFI
Il est vital pour la CGT,SNJ,FO de RFI de trouver des nouvelles actions de lutte et ansi de renouer le dialogue syndicale avec l’autre syndicat fort de RFI c’est-à-dire la CFDT,organisation syndicale dont la majeure partie des ses adhérents travaillent au service Afrique qui reste l’épine dorsale de Radio France Internationale,radio écoutée pour le 80% dans le continent noir .Il y a quelques semaines,l’Intersyndicale a qualifié “à juste titre” la CFDT de “traître” et de “cheval de Troie de la direction”,de mots très dur qui nous pouvons comprendre en raison du climat social tendu.Logiquement il est comprensible que l’intersyndicale s’est sentie trahie par le ralliement de la CFDT à la direction,mais maintenant un échange sincere d’idées entre CGT,SNJ,FO et la CFDT doit devenir la pierre angulaire dans les relations sociales au sein de l’entreprise .
SOLIDARITE’ MUTUELLE ENTRE SALARIES DE RFI ET FRANCE 24
Enfin,il est souhaitable que soit planifié un vraix rapprochement entre les syndicats de RFI et de France 24,dans un lettre adressée à la redaction de RFIENACTION.COM,Maximilien de Libera délégué CFE-CGC et représentant au comité d’entreprise de France24, non seulement témoigne la solidarité des salariés de France 24 envers le combat des employés de RFI mais aussi il espere que les syndicats de deux entreprises “auront l’occasion de travailler côte à côte pour la défense des intérêts communs”.
L’APPEL DE RFIENACTION.COM
Le mandat de l’équipe directionnelle de RFI se termine en 2013,d’ici cette date il est impensable de vivre avec ce bras de fer sans cesse renouvelé,pour cela nous lançons un double appel :
- L’appel à l’Intersyndicale,afin qu’elle puisse continuer avec pragmatisme sa lutte legitime pour la défense des salariés et des conditions de travail chez RFI mais au même temps elle doit commencer à dialoguer avec la direction tout en évitant chaque tentative de mettre en cause sa légitimité.
- Un appel à la direction,afin qu’elle soit capable d’apaiser le climat de tension et de guerre civile.Rfi est une entreprise desormais déchirée,le rôle le plus important d’une direction responsable est celui de développer la maison tout en limitant les conflits internes .
Il est necessaire plus que jamais reconstruire RFI,pour bâtir une radio plus forte avec une ligne éditoriale cohérente et pertinente.Rfi doit avoir une stratégie éditoriale claire plutôt que de créer un monstre hybride, sans logique éditoriale.Nous espérons que en 2010 la direction soit vraiment capable de reconstruire et de reformer cette belle radio.En 2009 Radio France Internationale a vivoté,en 2010 en revanche RFI doit retourner à vivre.
Les projets de la direction “plusieurs fois annoncés” doivent enfin se concrétiser :
- La signature du contrat d’objectifs et de moyens (COM),qui tarde à arriver:l’absence de tel contrat,non seulement nous empêche d’analyser la strategie à long terme soit de RFI et de France24,mais elle provoque aussi un manque de lisibilité budgétaire sur comment les environs 315 millions d’euros seront répartis entre les différents acteurs de l’audiovisuel extérieur de la France (RFI,Monte Carlo Doualiya,France24, TV5Monde)
- La consolidation de l’antenne en français
- Le développement de RFI en anglais,espanol,portougais
- Etablir une stratégie pertinente pour la filiale arabophone Monte Carlo Doualiya
- Le lancement du service en swahili repoussé à maintes reprises
- La conviction que le chinois,le persan et le russe restent pour RFI des enjeux prioritaires:en Chine en Russie mais aussi en Iran,ou il n’y a pas de liberté de presse
- La mise en place de synergies avec France 24
LA RENEGOCIATION DE LA CONVENTION COLLECTIVE
L’année 2010 s’annonce “cruciale ” pour RFI aussi en raison de la renégociation de la convention collective desormais caduque suite à la dissolution de l’Association des employeurs de l’audiovisuel public,ex chambre patronale du secteur.Pour les syndicats, cette renégociation a pour but de remettre en cause le paritarisme des commissions salariales et les grilles de salaires indexées sur l’indice de l’audiovisuel public (notamment les changements d’échelons garantis), de supprimer des métiers jugés superflus et de revenir sur un certain nombre d’acquis sociaux (jours de congés spéciaux, maladie, organisation du travail, indemnités de départ à la retraite,…).
La reconstruction de RFI est indispensable,mais sur le dossier de “la renégociation de la convention collective” nous préconisons une lutte responsable mais sans merci.
En 2010 RFI doit signé sa reprise,car il est impossible de penser un audiovisuel extérieur fort avec RFI en situation de faiblesse.Nous souhaitons la fin des polémiques stériles et la mise en place d’actions concrètes.